Depuis plusieurs mois, Coop de France est sur le pont pour dénoncer la mise en œuvre de l’écotaxe poids lourds, dont le Gouvernement a décidé le report au 1er janvier 2014. Avant l’arrivée du Premier ministre Jean-Marc Ayrault au Space à Rennes, Philippe Mangin, le président de Coop de France, explique pourquoi cette écotaxe est « irrecevable » pour les filières agricoles.
Selon les coopératives, l’écotaxe engendrera une hausse de 5 à 8 % du coût du transport. Un surcoût qui pénalisera, à partir du 1er janvier 2014, toutes les filières agricoles, excepté la filière laitière qui a obtenu une exonération pour la collecte de lait. « Mais même en ce qui concerne la collecte laitière, les entreprises se verront en partie assujetties à l’écotaxe à cause de critères extrêmement précis, notamment en matière d’usage de citernes », détaille Philippe Mangin.
L'écotaxe vouée à augmenter
Dans la filière de la nutrition animale, Coop de France et le Snia ont calculé que l’écotaxe coûterait 25 M€, du port de réception des céréales à l’exploitation, en passant par l’usine d’aliments. Soit environ 1,20 € par tonne d’aliments distribué chez les agriculteurs. Dérisoire rapporté, par exemple, aux effets de la volatilité des prix ? « Non, car une fois en place, et pour être suffisamment rentable, l’écotaxe sera de toute façon destinée à être augmentée », explique Philippe Mangin.
Pour le représentant des coopératives, le report de la mise en œuvre de l’écotaxe au 1er janvier 2014 constitue un sursis de trois mois pour démontrer que les efforts de compétitivité des filières d’élevage ne peuvent être mis à mal par une hausse de la fiscalité.
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