Un bobo, des bobards
L’agriculteur, arriéré ? Non, internaute averti avant tout !

L’agriculteur, arriéré ? Non, internaute averti avant tout !


Le deuxième intérêt d’Internet, selon les agriculteurs, est de
faciliter la gestion de leur exploitation. (© Watier-Visuel)

« Allo ? Tu m’entends ? » « Non, ça capte pas. J’suis dans un trou paumé. Internet ? Bah non, y a pas. Si le téléphone passe pas, alors l’Adsl… » 

Ainsi vont les clichés sur la campagne. L’agriculteur est-il resté bloqué à l’ère du fax et du minitel quand la majorité des Français surfe à 28 mégabits ?

Absolument pas. Selon l’Insee, 70,4 % des ménages d’agriculteurs possèdent Internet. Alors que seulement 64 % des foyers français disposent d’une connexion, toujours selon l’Insee.

Et les jeunes ne sont pas les seuls à surfer sur le web : l’âge moyen des agriculteurs, qui utilisent Internet dans le cadre professionnel, s’élève à 45 ans ; 71 % ont entre 35 et 54 ans et seulement 19 % moins de 35 ans (45 % pour l’ensemble des internautes français).

93 % des fermes en haut débit

De plus, en moyenne, l’"agrisurfeur" est équipé d’un ordinateur depuis plus de douze ans avec, depuis près de huit ans, un accès Internet. Et 93 % des fermes connectées bénéficient du haut débit !

Par ailleurs, Internet n’est pas réservé aux grandes exploitations céréalières. Près de 50 % des structures connectées comptent moins de 100 ha. 35 % des "agrisurfeurs" sont des producteurs de grandes cultures, 35 % des éleveurs. Une répartition bien équilibrée, qui montre qu’Internet n’est une histoire ni de typologie, ni de taille d’exploitations.

Au moins une fois par jour

Pour les exploitants agricoles, l’avantage essentiel d’Internet est de pouvoir accéder à des informations quotidiennes, complètes et variées. Vient ensuite la possibilité de faciliter la gestion de leur exploitation. Par exemple, 41 % des "agrisurfeurs" ont déjà passé, via le web, des contrats de vente sur le marché à terme.

Ainsi, les agriculteurs se servent surtout d’Internet pour leur métier, ce au moins une fois par jour. Leur première attente concerne, à ce titre, la recherche de données et de conseils en lien avec leur activité. Toutefois, leur utilisation d’Internet dépasse le seul domaine professionnel : les trois quarts des agriculteurs connectés ont déjà acheté des produits grand public en ligne… comme tout le monde en somme !

Des consommateurs comme les autres

L’analyse du centre d’études et de prospective du ministère de l’Agriculture, publiée en 2010, confirme que les agriculteurs sont des consommateurs comme les autres. Ils possèdent la plupart des appareils électroménagers et sont même mieux équipés que la moyenne des Français. Même chose pour les moyens de communication, notamment le téléphone portable.

Globalement, leurs comportements de consommation ont évolué dans le même sens que ceux des autres catégories socioprofessionnelles : réduction du poste alimentation au profit des loisirs, de la culture et de l’éducation. Quant au mythe du célibataire endurci, il vole en éclats : les agriculteurs vivent davantage en couple que le reste de la population. Et toc !


Cet article est extrait de Terre-net Magazine n°7. Si vous ne l'avez pas reçu chez vous, retrouvez Terre-net Magazine en ligne en cliquant ICI.


(© Terre-net Média)
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