Les conditions actuelles sont favorables à la préparation des semis mais est-ce vraiment le moment ? (©Terre-net Média)
« Les sols sont frais, un facteur favorable aux semis, surtout avec l'annonce du retour des pluies pour ce week-end. » François Dumoulin, conseiller grandes cultures à la Chambre d'agriculture de l'Oise, prévoit que des chantiers de semis de blé démarrent cette semaine sur son secteur. Il rappelle que les cinq dernières campagnes n'ont pas tranché en faveur des semis précoces ni des retardés. « Il ne faut pas idéaliser les semis précoces antérieurs au 5 octobre mais ne pas diaboliser non plus les semis postérieurs au 15 octobre. En Picardie, les meilleurs potentiels sont statistiquement obtenus avec des semis autour du 10 octobre. Les semis du 15 octobre constituent souvent un bon compromis entre potentiel de rendement, organisation du travail et agronomie en système intégré. Avec un petit sacrifice sur le potentiel, il est possible d'aller jusqu'au 20-25 octobre. En système bio, le compromis se situe plutôt début novembre. »
Effet date de semis sur quelques bioagresseurs
- Cicadelle Psammotettix alienus : il suffit d’attendre le 5/10. Les semis postérieurs à cette date lèvent après le risque de colonisation.
- Pucerons vecteurs de la Jno : une protection de semence est recommandée sur des semis antérieurs au 10 octobre. Du 10 au 20, un traitement de « nettoyage » avant hiver est à prévoir environ un an sur deux. Après le 20, l'impasse est souvent possible.
- Piétin échaudage, piétin verse : après le 5 le risque diminue progressivement. Il est faible à partir du 20.
- Maladies du feuillage : le risque diminue légèrement avec le retard de date de semis, mais le climat du printemps reste prépondérant.
- Vulpins – ray grass : un semis au 15, c’est déjà 50 % de graminées en moins. En système intégré à l’équilibre, les semis postérieurs au 15 ne sont pas désherbés à l’automne.
- Mouche grise : en situation à risque, les semis postérieurs au 20 sont un facteur aggravant.
- Gaillet : les semis du 15-20 octobre favorisent légèrement cette adventice à levée automnale plus tardive.
Le climat est favorable aux limaces...
Certaines pratiques préservent mieux les processus de régulation naturelle que les autres. « Trop tard cette année pour modifier le système, mais au pied du mur on peut limiter les effets contre-productifs. » Installez des pièges et surveillez les cultures pour raisonner le traitement en faisant la balance entre coût du passage et gain espéré. Raisonnez par zones si les attaques sont localisées.
François Dumoulin conseille également de proscrire les traitement préventifs en plein ou avec la semence. « Sur blé, la limace noire peut faire des dégâts avant la levée, mais un suivi précis et une intervention précoce en post semis - prélevée si nécessaire doivent permettre de garder le contrôle. » Enfin, le conseiller préconise d'avoir recours à une spécialité la plus sélective possible.
...et aux adventices
Un travail superficiel fera lever une partie du stock de graines qui sera détruit par un prochain passage. « Attention, pour être efficace, il faut intervenir au moment de la période de levée préférentielle de l’adventice visée, c’est à dire plutôt début octobre sur vulpins et ray grass. »
Retrouvez l'intégralité de la note en Arpentant champs et prairies sur le site de la chambre d'agriculture de Picardie.