Ancien ministre dans les gouvernements Ayrault et Valls, Benoît Hamon veut « faire battre le cœur de la France ». Mais le candidat à la primaire de la Gauche en vue de la Présidentielle 2017 fera-t-il battre le cœur des agriculteurs ? Le programme du député et conseiller régional ne comporte pas un chapitre « agriculture », mais un volet dénommé « transition agricole ». Une transition agricole résumée en cinq points.
Sa première priorité affichée est de faire la chasse aux « pesticides dangereux et aux perturbateurs endocriniens ». « J’appliquerai le principe de précaution en retirant les autorisations de tous les pesticides dangereux et j’interdirai l’importation de denrées alimentaires utilisant une substance interdite en France. Au niveau européen, « nous labelliserons les pesticides pour conditionner les subventions de la Pac au respect de hautes exigences en la matière », explique-t-il.
Un plan d’investissement de 5 Mds€
Benoît Hamon est par ailleurs très ambitieux quant aux soutiens à l’investissement qu’il compte dégager s’il était amené à diriger le pays. « Je lancerai un programme d’investissements agricoles de 5 milliards d’euros pour soutenir les projets de développement agro-écologique, les circuits-courts et les coopératives et faciliter l’installation des jeunes agriculteurs qui souhaitent reconvertir des exploitations en fermes bio ou agro-écologiques. »
Sur le plan européen, le candidat compte aller plus loin dans le verdissement de la Pac, en « négociant », dans le cadre de la réforme pour la Pac post-2020, une enveloppe de 400 M€ réservée au « financement des agriculteurs prêts à adopter le modèle agro-écologique ».
Benoît Hamon veut aussi modifier les règles en vigueur dans les CDOA et les Safer quant aux autorisations d’exploiter et à l’attribution de foncier agricole. « Je modifierai les critères de l’examen des dossiers de reprise d’exploitation afin de favoriser systématiquement les projets en agriculture biologique ou agro-écologiques. 40 % des agriculteurs devraient partir à la retraite d’ici 2020, ils chercheront donc des repreneurs dans les années à venir. Il faut se saisir de ce moment pour engager une conversion de notre agriculture », argumente-t-il.
Enfin, comme il le rappelle dans les mesures déjà citées, le candidat associe son modèle agro-écologique au développement des circuits courts. La modification des règles pour la reprise d’exploitation serait aussi faite au bénéfice des « cultures maraîchères aux abords des villes ». « Je soutiendrai aussi les associations favorisant les circuits courts comme les Amap. Selon lui, « une telle mesure permettra de créer de véritables ceintures vertes autour des villes, de favoriser le développement des circuits courts et l’autonomie alimentaire, et donc de réduire la pollution liée aux transports. »