Glyphosate et réglementation
En quelques heures, le flagrant délit de « double discours » du gouvernement

Emmanuel Macron, le 30 mars 2017, lors de son discours devant les agriculteurs à Brest. À droite et à gauche, Édouard Philippe et Gérald Darmanin, lors de la présentation du projet de loi pour un État au service d'une société de confiance, lundi 27 novembre 2017. (©Terre-net Média)
Emmanuel Macron, le 30 mars 2017, lors de son discours devant les agriculteurs à Brest. À droite et à gauche, Édouard Philippe et Gérald Darmanin, lors de la présentation du projet de loi pour un État au service d'une société de confiance, lundi 27 novembre 2017. (©Terre-net Média)

Emmanuel Macron, le 30 mars 2017, lors de son discours devant les agriculteurs à Brest. A droite et à gauche, Edouard Phhilippe et Gérald Darmanin, lors de la présentation du projet de loi pour un Etat au service d'une société de confiance, lundi 27 novembre 2017.
Emmanuel Macron, le 30 mars 2017, lors de son discours devant les agriculteurs à Brest. À droite et à gauche, Édouard Philippe et Gérald Darmanin, lors de la présentation du projet de loi pour un État au service d'une société de confiance, lundi 27 novembre 2017. (©Terre-net Média)
 

Sur différents sujets, tels que l’usage des produits phytosanitaires ou les réglementations européennes, les agriculteurs se sont habitués au « double discours » de la part des politiques. Lundi 27 novembre 2017, le gouvernement et le chef de l’État en ont proposé l’un des plus beaux exemples.

Acte 1 . À l’issue du conseil des ministres Édouard Philippe et Gérald Darmanin présentaient le projet de loi « pour un État au service d’une société de confiance ».

Dans le dossier de presse détaillant ce projet, le gouvernement dit vouloir mettre fin aux « surtranspositions ». « Le droit européen est exigeant et partagé. Le transposer dans notre droit est une obligation, le sur-transposer est une dérive. De nombreuses exceptions permises par l’Union européenne ne le sont pas en droit français. Nous savons que la sur-transposition nourrit injustement le sentiment anti-européen, il est donc crucial de s’y attaquer. Sans compter qu’ajouter des contraintes pour les seuls citoyens français et entreprises de l’hexagone, c’est se pénaliser. »

Le document insiste encore : « Stopper le flux : interdiction par principe de toute nouvelle sur-transposition »

Extrait du dossier de presse de présentation du projet de loi
Extrait du dossier de presse de présentation du projet de loi "pour un État au service d'une société de confiance". (©Terre-net Média)
 

Acte 2 . Quelques heures plus tard, le président de la République commentait, par un tweet, la décision européenne de renouveler le glyphosate pour une période de cinq ans. « J’ai demandé au gouvernement de prendre les dispositions nécessaires pour que l’utilisation du glyphosate soit interdite en France dès que des alternatives auront été trouvées, et au plus tard dans trois ans. »

Emmanuel Macron assure donc vouloir surtransposer une règle européenne, en contradiction avec ce que son gouvernement annonçait dans l’après-midi. Cette volonté d’interdire le glyphosate d’ici trois ans est aussi en contradiction avec ses promesses de campagne faites aux agriculteurs.

Sur le dossier du glyphosate, un État membre peut défendre sa position et tenter de convaincre ses voisins européens. C’est ce que la France a fait, en votant contre le renouvellement du glyphosate pour cinq ans, et en ralliant d’autres pays à sa position. Mais, en souhaitant s’affranchir d’une décision européenne, quelle crédibilité accorde-t-elle aux institutions de l’Union ?

Pour la FNSEA, il y a « l’ancien et le nouveau monde d’Emmanuel Macron ». Dans une courte vidéo, le syndicat dénonce ce double discours du candidat à l’Élysée devenu président de la République.

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