

et directeur économique
chez Cogedis-Fideor.
(©Cogedis-Fidéor)
13 € de l’heure après sept ans
Par exemple, le coût horaire d’un tracteur acheté 87.000 € neuf et travaillant 600 h/an, se situe en moyenne entre 27 et 30 € par heure durant la période d’amortissement. Une fois les amortissements terminés, au bout de sept ans environ, le coût horaire devient intéressant : il descend à 13 €/h. A partir de la 8ème année (dans le cas d’un amortissement linéaire sur sept ans), garder son tracteur est donc plus rentable que d’en acheter un neuf.
Mais d’autres éléments interviennent dans l’analyse des charges. Celles-ci augmentent en effet progressivement du fait des coûts d’entretien. Quant aux pannes sévères, elles sont par définition aléatoires et ne sont pas prises en compte dans notre exemple. Or elles sont pourtant cruciales pour garder un tracteur car à partir d’un certain coût de réparation, le tracteur d’occasion n’est plus rentable.
Dans le cas de notre tracteur à 87.000 €, l’écart de 15 € environ de frais de fonctionnement entre un tracteur neuf et le même amorti est, pour 600 h de travail par an, de 9.000 €. Autrement dit, toute remise en état importante d’un tracteur suppose que son propriétaire se donne comme objectif de le conserver le temps nécessaire pour amortir la réparation. Ainsi, pour une réparation de 12.000 €, il aura intérêt à conserver le matériel au moins 16 mois pour pouvoir effectuer 800 heures de travail (15 € x 800). Sinon, remettre en état un tracteur coûtera plus cher que d’en acheter un neuf !
Solutions alternatives
D’autres paramètres pèsent dans la décision de changer son tracteur ou de maintenir l’ancien en état de marche. En l’occurrence, le prix de la reprise. Certes, il est facile de se laisser séduire par les évolutions technologiques très rapides des machines et par l’amélioration des performances qu’elles offrent, mais attention : le surcoût du modèle neuf ne doit pas être supérieur au gain marginal escompté. Il peut être aussi pertinent de sous-traiter une partie des travaux agricoles, plutôt que d’investir soi-même dans du matériel, lorsque celui-ci est utilisé moins de 400 h par an. Le coût horaire d’un tel suréquipement sera alors 50 % plus élevé.
Rester objectif
Mieux vaut alors engager une réflexion globale sur le parc matériel et comparer les coûts avec ceux calculés en choisissant les solutions Cuma ou Eta. Que l’on choisisse de garder son matériel pour faire des économies ou que l’on préfère un modèle neuf pour aller plus vite et sécuriser les chantiers, il est toujours bon de connaître le coût horaire de ses machines. Il permet en effet d’être objectif dans l’analyse et d’écarter prioritairement les matériels les plus onéreux. Et il faut tenir compte des outils attelés, car changer son tracteur implique parfois de changer son déchaumeur on sa charrue.
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