Terre-net Média : Quels sont les enjeux actuels auxquels la filière phytopharmaceutique doit faire face ?
Jean-Charles Bocquet : Les enjeux du secteur de la protection des plantes sont multiples. Le premier est d’ordre réglementaire, et est très important puisqu'il guide la possibilité d’utiliser ou pas les produits phytosanitaires. Or ce secteur est déjà très réglementé : d'abord au niveau européen, avec la finalisation du règlement qui vise à réviser l'évaluation des substances actives, mais aussi avec la directive Utilisation durable, et également au niveau national, avec la mise en place du Grenelle de l'environnement.
Beaucoup de choses se mettent en place, et nous souhaitons pouvoir participer à cette discussion, pour que la règlementation soit basée sur des faits techniques et scientifiques, qu’elle prenne en compte de manière équilibrée l’utilité et les risques des produits.
TNM: Quels sont les autres enjeux ?
JCB: Le second enjeu pour les industries phytopharmaceutiques est celui de la communication, pour mieux répondre aux attentes du citoyen. On se rend compte aujourd’hui que les produits phytosanitaires, appelés «pesticides» par le grand public, sont connotés d’une image négative.
On doit en permanence rappeler pourquoi les produits sont utilisés, leur utilité pour contribuer à des rendements en quantité et en qualité, tout en respectant la santé de l’agriculteur, du consommateur et de l’environnement.
La décision du Grenelle de réduire les utilisations
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Ce sont des enjeux de communication forts, auxquels nous répondons par des publications, par un site internet, qui donne beaucoup d’informations, des vidéos sur les questions que se posent le grand public et les réponses qui y sont apportées.
TNM : Quel est enfin le dernier enjeu pour la filière ?
JCB: Enfin, le troisème enjeu est économique et se situe au niveau de la compétitivité au niveau du secteur : nous souhaitons que le secteur puisse contribuer utilement à la balance agroalimentaire française, qui reste largement excédentaire ces dernières années. Nous sommes inquiets de voir que la compétitivité de la France puisse être entamée au niveau du secteur agro-alimentaire ( voir encadré).
Dans ce contexte et dans l’esprit du grenelle, nous devons accompagner toutes ces démarches, et donc contribuer à la mise au point de solutions nouvelles, de méthodes «complémentaires». Nous pensons en effet que les méthodes de protection sont «complémentaires» les unes des autres et non pas «alternatives», car les modes de production ne sont pas opposés les uns autres mais bien complémentaires.