En juin 2020, une synthèse technique de Terres Inovia a inspiré de nombreux articles sur les bonnes pratiques de récolte du colza. Il est bon d’en rappeler les conclusions, alors que se profile la moisson ! Le cumul de bonnes pratiques se traduit, en effet, par un gain de plusieurs quintaux par hectare. Pour tirer le meilleur parti de sa culture, il faut donc raisonner au-delà de la seule analyse de maturité. Si la patience est toujours requise, la technicité, l’audace et la précision vous permettront aussi d’engranger des quintaux bonus !
Premier conseil : être patient + 2 à 6 q/ha
Mieux vaut attendre que répandre en pure perte. Avec des risques d’égrainage réduits sur les variétés actuelles, l’intérêt de la patience est évident. Un taux d’humidité à 9 % pour les grains et à 10 % pour l’ensemble des enveloppes de siliques (attendre que toutes soient brunes) sont les critères de base d’une récolte optimale.
L’humidité des tiges compte autant que celle des grains et des siliques !
Sans oublier un troisième taux d’humidité à relever : celui de la tige. Une fois encore, il faut savoir attendre, pour descendre sous les 20 % d’humidité et ne pas dépasser les 20 à 30 % de tiges vertes. On limite ainsi les pertes arrière liées au surnombre d’obstacles humides sur les grilles de triage.
Les caprices de la météo n'aident pas toujours à la patience. En cas d’alertes orages, il peut être judicieux de récolter ce qui peut l’être plutôt que de subir trop de dommages.
Deuxième conseil : être technique + 3 q/ha
On estime à 3 q/ha le gain de récolte lié à l’emploi d’une coupe avancée. Les progrès techniques ne sont pas négligeables. La coupe avancée, tout en augmentant le débit de chantier, limite les pertes à l’avant de la coupe, liées à l’action des doigts de la vis d’alimentation. Cette option est d’autant plus importante que le taux d’humidité de la végétation est faible. Plus elle est sèche, plus elle est sensible à l’action égrainante de la coupe.
Troisième conseil : être audacieux + 0,5 à 2 q/ha
Moissonner à près de 80 cm du sol, il faut oser. Mais la fortune sourit souvent aux audacieux. Cette pratique est intéressante pour réduire autant les pertes avant que les pertes arrière. En visant en dessous des premières siliques, à environ 50 % de la hauteur de la tige, les doigts de la vis génèrent moins de pertes avant et le faible volume de paille envoyé dans le compartiment de battage limite les pertes arrière.