Pour rappel, les zones de non-traitement (ZNT) concernent uniquement les parcelles semées depuis le 1er janvier 2020. Quand aux parcelles déjà ensemencées à cette date, elles s’appliqueront à partir du 1er juillet 2020, exceptées les ZNT de 20 m incompressibles. Il est possible de réduire ces distances de sécurité, pour les cultures « basses » (grandes cultures) de 5 à 3 m si et seulement si les trois conditions suivantes sont réunies, explique Benjamin Perriot, ingénieur Arvalis-Institut du végétal :
- « Zones d’habitation (il n’y a pas de réduction possible à proximité d’une zone accueillant des personnes vulnérables) »
- « Existence d’une charte départementale validée »
- « Utilisation d’un matériel réduisant la dérive au niveau adapté ».
La direction générale de l’alimentation (DGAL) a d’ailleurs mis à jour la liste officielle des équipements pour limiter la dérive dans le cadre des ZNT, au Bulletin officiel du ministère de l'agriculture et de l'alimentation du 19 février 2020. Cette nouvelle liste mentionne des coefficients de réduction de dérive variable (de 66 % à 90 %) et précise la pression d’utilisation requise.
D’autres moyens peuvent-ils permettre de réduire les distances de sécurité ?
À ce jour, « seuls les matériels et équipements homologués par le ministère de l’agriculture pour leur efficacité à réduire la dérive permettent d'adapter ces distances de sécurité selon les modalités définies », peut-on lire dans une circulaire du 3 février dernier. Le recours à d’autres moyens, notamment les barrières physiques telles que les haies et les filets devrait pouvoir être pris en compte, mais reste « sous réserve d’un avis de l’Anses et de travaux permettent d’évaluer leur efficacité ». Les instituts ainsi que l’Inrae sont actuellement mobilisés sur ces questions.
Pour le cas des bordures de cours d'eau, rien ne change. « C’est toujours la ZNT contenue dans la décision d’AMM qui s’applique, et à défaut 5 mètres. Les ZNT de 50 et 20 mètres peuvent être réduites à 5 mètres si les deux conditions suivantes sont réunies », ajoute Benjamin Perriot :
- « Implanter une bande végétalisée permanente de 5 mètres de largeur minimum le long des cours d’eau »
- « Utiliser un moyen permettant de réduire par trois la dérive (liste officielle des matériels homologués du 23/12/2019) ».
Pour quels produits s'appliquent ces zones de non-traitement ?
À noter : les produits de biocontrôle (correspondant à la définition précisée dans l’article L.253-6 du code rural), les produits utilisables en agriculture biologique et les produits constitués de substance de base (liste européenne) ou de substances à faible risque (liste européenne) ne sont pas concernés par ces ZNT riverains.
L'utilisation des produits classés comme perturbateurs endocriniens, ou avec les mentions H300, H310, H330, H331, H334, H340, H350, H350i, H360, H360F, H360D, H360FD, H360Fd H360Df, H370, H372, induit une ZNT incompressible de 20 m. Pour tous les autres produits phytosanitaires, la ZNT imposée est de 10 m pour les « cultures hautes » et de 5 m pour les « cultures basses ».
Ces distances prévues dans l'arrêté du 27 décembre 2019 s’appliquent en l'absence de disposition spécifique dans l’autorisation de mise sur le marché (AMM). « Lorsque l’AMM précise, parmi les conditions d’utilisations, une distance de sécurité, cette dernière rend caduque la distance administrative », précise l'arrêté.