
Les enjeux pour l’agriculteur : Dominique Lagache, en Gaec à trois sur 340 ha de cultures à Chuignolles (Somme).
« Je raisonne la régulation de mes céréales d’abord en fonction de la sensibilité à la verse des variétés. J’interviens ensuite à une ou deux reprises selon l’itinéraire cultural, entre autres selon la nature du précédent. Après un pois ou une pomme de terre, ou après une Cipan(1), la parcelle libère plus d’azote qu’après une céréale, ce qui joue sur la tendance de la culture à plier.
Je traite ainsi mes blés, de manière systématique en cas de risque de verse, avec un Cycocel au stade épi 1 cm. Les blés les plus grands reçoivent une seconde application, de Moddus. Cette année, j’ai manqué le deuxième passage sur 10 ha de Koreli. Il a suffi d’un orage et d’un coup de vent pour coucher la parcelle. A partir du premier nœud, il faut être vigilant. Sur mes orges, j’applique Arvest au stade 1 à 2 nœuds en fonction des conditions de l’année. »
en œuvre de nos spécialités – Arvest en produit
complet, Bref (C3) et Cybèle pro (étéphon) – s’inscrit
dans une démarche agro-responsable. » (©Phyteurop)
« La régulation des céréales se réfléchit selon différents éléments propres à l’itinéraire de la culture, desquels dépend le niveau de risque de verse physiologique. Une date de semis précoce et une densité élevée l’augmentent, ainsi qu’une forte disponibilité de la parcelle en azote. Les variétés sont également, génétiquement, plus ou moins sensibles à ce phénomène
La combinaison de ces facteurs et l’importance de la végétation en sortie d’hiver permettront d’orienter le programme de régulation à mettre en œuvre. Selon les conditions climatiques et la vitesse à laquelle la culture se développe en cours de saison, un deuxième passage sera ou non nécessaire.
Le blé se distingue de l’orge
Si la situation justifie une régulation, sur blé, il s’agit surtout de ne pas manquer le premier passage qui cible le bas de tige, les premiers entre-nœuds. Concernant les orges, en complément de la régulation des premiers entre-nœuds, il importe de renforcer le col de l’épi pour en retarder la cassure et assurer un remplissage maximal des grains.
En cela, le blé se distingue de l’orge. Le blé sera plutôt affecté par l’effet des hormones de type gibbérellines, les premières à entrer en action au cours de la croissance de la plante, et l’orge par celle des auxines qui interviennent plus tardivement. Le régulateur, appliqué début montaison, à épi 1 cm, agit sur les premiers entre-nœuds. Des produits de type chlorméquat chlorure, à action anti-gibbérellique, sont les plus adaptés. Ensuite, aux stades plus avancées, à partir de deux nœuds et jusqu’à l’apparition de la dernière feuille, des matières actives anti-auxiniques prendront le relais.
Sur blé, si le risque de verse est élevé, le premier traitement est effectué à épi 1 cm, souvent avec du chlorméquat chlorure, appelé C3 ou C5, avec un rattrapage à 1-2 nœuds si besoin. En orge, la première intervention a souvent lieu à 1-2 nœuds, la seconde, avant la sortie de la dernière feuille, plutôt avec des produits à base d’éthéphon. »