![]() Après la conquète spatiale, les robots s'attaquent à l'agriculture... (© Nasa) |
C’est un fait. L’évolution des agroéquipements vise à améliorer la productivité et la qualité des travaux agricoles au champ. En résultent des machines et outils de plus en plus rapides, imposants et gourmands en puissance. C’est le seul moyen jusqu’à présent, pour un agriculteur seul ou accompagné de son chauffeur, d’abattre de plus en plus d’hectares en un temps toujours moindre.
La course à la puissance, la seule solution ?
Même si, grâce à la vulgarisation de l’autoguidage, le chauffeur peut concentrer son attention sur les outils attelés au tracteur par exemple, le temps de travail dédié à la conduite reste un facteur difficilement compressible. La course à la puissance est-elle la seule solution ? Et si au contraire, celle-ci diminuait au profit de la coopération d’engins agricoles de taille moyenne ?
Comme le propose aujourd’hui Fendt avec son système Guide Connect (à voir fonctionner dans le reportage ci-dessous), qui sera commercialisé en Allemagne à partir de 2014 (pour la France, il faudra attendre que la réglementation évolue). Derrière ce nom se cache une révolution technologique, qui permet de coupler deux ensembles tracteur-outils et de les diriger avec un seul chauffeur.
Une alternative aux "tracteurs toujours plus gros"
![]() L'une des plateformes d'expérimentation de l'Irstea, Aroco. (© Terre-net Média) |
Les chercheurs de l’Irstea ont déjà dans l’idée d’aller plus loin que ce concept de coopération de machines de puissance moyenne (80-100 ch) en milieu ouvert. L’objectif : apporter une alternative aux "tracteurs toujours plus gros" ; ce qui, d’un point de vue agronomique, minimiserait l’impact sur les sols et, sur le plan énergétique, semble plus intéressant pour exploiter les "énergies de demain" telles que les piles à combustible.
Reportage vidéo : Tracteurs esclaves : L’Irstea donne un coup de fouet à la robotique
|
Dans son centre consacré aux nouvelles technologies, à Montoldre dans l’Allier, l’organisme explore les voies du futur en matière d’intelligence embarquée et de robotique. « Un robot qui partirait à 8h le matin et qui reviendrait tout seul à 19h, après avoir travaillé sur différentes parcelles, ce n’est pas pour demain et je n’y crois pas, affirme Michel Berducat, responsable de l’unité de recherche "robotique" à l’Irstea. Par contre, notre approche veut dépasser la notion de tracteur "maître-esclave" et démontrer la faisabilité et l’intérêt de la collaboration de matériels, toujours sous le contrôle d’un opérateur toutefois. Aujourd’hui, on crée des lois de commande pour contrôler les machines de manière individuelle. Et faire en sorte que chacune d’elles ait suffisamment d’autonomie pour prendre des décisions, sans que la personne qui les surveille n’ait à intervenir (détecter des obstacles prévus ou imprévus notamment et les contourner). Nous voulons que les engins qui sont "leaders" lors d’un passage deviennent "suiveurs" au suivant. Nous cherchons donc à concevoir des systèmes qui leur permettent de fonctionner indépendamment des machines qui les précèdent ou qui les suivent. »
![]() L’opérateur est toujours présent. Il contrôle une machine et surveille les autres. (© Valtra) |
D’autres constructeurs comme Valtra semblent abonder dans ce sens. Avec son concept Ants, la marque entrevoit la collaboration d’automoteurs de taille moyenne. Ces différents projets laissent augurer des solutions qui semblent réalistes et qui prennent en considération les problématiques actuelles. Reste à savoir dans combien de temps elles seront disponibles et rentables.