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Intitulé « coûts des principales pollutions de l’eau », le document « propose une première évaluation partielle des coûts directs de la dégradation de la qualité des ressources et des milieux aquatiques due aux excédents d’engrais azotés et de phytosanitaires d’origine agricole, c’est à dire aux quantités de ces apports agricoles non utilisées par la plante et le sol et concentrées dans les nappes et eaux de surfaces ».
Les premiers résultats du travail présenté « illustrent les bénéfices d’une intervention visant à limiter la contamination de l’eau par des résidus d’engrais et de phytosanitaires », notent Olivier Bommelaer et Jérémy Devaux, les deux auteurs de l'étude. Selon ces derniers, « les succès spectaculaires enregistrés » sur l'azote et les phytosanitaires en Bavière et au Danemark « démontrent que de bonnes pratiques peuvent être instituées efficacement ».
Un coût complet supérieur à 522 milliards d'euros
En attendant, véritables plaidoyers contre les pratiques agricoles conventionnelles, comment se fait-il que les résultats publiés de l'étude du ministère de l'Ecologie ne fassent pas davantage réagir, même si ils n’engagent que les auteurs?
Faute d’approche préventive, le traitement annuel des excédents agricoles (cultures et élevage) dissous dans l’eau serait en effet supérieur à 54 milliards d’euros par an et le coût complet de dépollution du stock des eaux souterraines serait dépasserait 522 milliards d’euros.
Toujours selon l’étude du ministère de l’Ecologie, « les dépenses additionnelles évaluées des ménages générées par ces pollutions liées aux excédents d’azote et de phytosanitaires d’origine agricole se situeraient au minimum dans une fourchette comprise entre un et 1,5 milliard d’euros, dont 640 millions à 1,14 milliard d’euros répercutés sur la facture d’eau, représentant entre 7 et 12 % de cette facture en moyenne nationale ».
Un surcoût de 140 % de la facture d'eau
« Mais pour les ménages des localités les plus polluées, ces dépenses supplémentaires pourraient atteindre 494 €/ménage ou 215 €/personne, soit un surcoût de près de 140 % de la facture d’eau moyenne 2006. »
« Sur la base des coûts de traitement des nitrates et phytosanitaires des installations de potabilisation, les coûts d’élimination des nitrates et phytosanitaires des milieux aquatiques seraient respectivement supérieurs à 70 euros par kilogramme pour les nitrates, et à 60.000 euros par kilogramme pour les phytosanitaires », écrivent encore Olivier Bommelaer et Jérémy Devaux.
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