Quand Charlie Hebdo évoque la crise agricole et les manifestations d’agriculteurs, il faut évidemment s’attendre – et c’est tant mieux ! - à un éclairage pour le moins non-conformiste, fidèle à sa ligne éditoriale impertinente. Dans son édito du numéro sorti le 10 février, Riss analyse la situation agricole : « Les agriculteurs vivent sur une coquille de noix qui monte et qui descend au rythme du marché. »
« En réalité, quand on écoute bien ce que demandent les agriculteurs, on s’aperçoit qu’ils sont, sans même le savoir, des communistes », poursuit le directeur de la publication de l’hebdomadaire satirique.
« L’agriculteur n’a pas beaucoup d’imagination : il rêve de vivre dans une économie stable, avec une production stable, avec des prix stables », argumente-t-il. Et Riss de soulever un paradoxe : « Les Français aiment les agriculteurs, mais ils aiment aussi à 53 % Macron le libéral. (…) Ce n’est pas Bruxelles qui étrangle les agriculteurs. Ce sont les Français qui voudraient de la bouffe gratuite comme ils veulent des journaux gratuits ».
L’éditorialiste fait ainsi le parallèle entre la nourriture et la presse. « La nourriture a été dévalorisée comme la presse et les journaux. (…) Que vaut la vie d’un agriculteur ? Que vaut celle d’un consommateur ? De moins en moins cher. Comme les produits qu’ils fabriquent et consomment. »
