Coop de France évalue le chiffre d’affaires global des coopératives agricoles françaises à 85,1 Mds € pour 2015, contre 84,8 Mds € en 2014. Une évolution due en partie à l'agrandissement du périmètre coopératif. « Le volume de chiffre d’affaires acquis s’élève à 689 M€ alors que le volume cédé est de 325 M€. Le périmètre a ainsi évolué positivement de 364 M€ », ont expliqué les responsables de Coop de France, jeudi 3 décembre.
La concentration des coopératives, de même que leur croissance externe, n’a pas faibli cette année. Sur les 11 premiers mois de l’année 2015, le milieu coopératif a enregistré 81 opérations de rapprochements, fusions, acquisitions externes, en France et à l’étranger, dont 52 opérations entre coopératives.
Parmi ces opérations, une bonne vingtaine concernent les secteurs des céréales, oléagineux, approvisionnements et semences. Les coops Capeb et Bonneval ont ainsi fusionné en Eure-et-Loir, Dijon Céréales et Axéréal ont rapproché leurs filiales meunerie. Les activités semences de Maïsadour et Terrena devraient ne faire qu’une. Les achats d’engrais de quatre coops du Sud-Ouest (Arterris, Euralis, Maïsadour, Terres du Sud) vont être mutualisés.
La croissance externe se poursuit via les filiales. En témoignent les acquisitions de Vilmorin, filiale de Limagrain, dans des sociétés américaines et canadiennes, ou la participation d’Invivo dans une entreprise de collecte et d’exportation de céréales en Hongrie.
Le secteur laitier n’est pas en reste. Le groupe bas-normand Agrial et son homologue de Loire-Atlantique Eurial ont fusionné leur branche laitière, en vue d’une fusion complète des deux entités courant 2016. En Haute-Normandie, Clhn s’est rapproché de Sodiaal, première coopérative laitière française.
L’Allemagne double et distance largement la France
Néanmoins, le dynamisme expansionniste des coopératives françaises est à relativiser sur le plan européen. La domination économique de nos voisins allemands y est flagrante. Certes, Coop de France peut se réjouir de la bonne place des plus grandes coopératives françaises au sein de l’UE, l’évolution du « top 15 » des groupes coopératifs montre surtout que les coops allemandes ont pris une sérieuse longueur d’avance.
Ainsi, en 2009, les quatre coopératives allemandes présentes dans ce « top 15 » - Bay Wa, Südzucker, Agravis et DMK – réalisaient un chiffre d’affaires consolidé de 17,9 Mds € quand celui des cinq groupes coopératifs français de ce classement – Invivo, Sodiaal, Tereos, Terrena et Axéréal – était de 18,7 Mds €.
Depuis, ces coops se sont faites largement distancer : en 2014, le chiffre d’affaires des quatre groupes allemands réunis a quasi doublé, pour s’élever à 35,4 Mds €. En France, Axéréal n’est plus dans les 15 premières coopératives et les quatre autres réunissent un chiffre d’affaires consolidé de 20,5 Mds €. Même en prenant en compte les chiffres d’Agrial et de Vivescia, respectivement en 16e et 17e position, le total ne s’élève qu’à 28,7 Mds €, soit près de 7 Mds€ de moins que nos voisins allemands.