La production française de colza devrait se situer en 2019, entre 3,5 et 3,6 millions de tonnes selon les estimations du service de la statistique et de la prospective du ministère de l’Agriculture au 1er août. Ce qui signifie qu’avec des surfaces de 1,1 million d’hectares, le rendement moyen devrait se situer aux alentours de 31 q/ha.
Les conditions très sèches d’août et septembre 2018 ont contraint certains agriculteurs à ne pas semer leurs colzas. Elles ont également pénalisé la bonne implantation de certaines parcelles qui ont été retournées. A cela s’est ajouté des problèmes d’altises importants dans certaines régions comme le Centre. Résultat, les superficies récoltées sont en recul de - 24,8 % par rapport à la moyenne des cinq dernières années. « L’année se caractérise aussi par une très grande hétérogénéité des rendements d’une région à l’autre comme au sein d’une même région », constatent les responsables de Terres Inovia.
Des poids de mille grains élevés
En cours de campagne, attaques d’insectes et floraisons parfois difficiles ont conduit, de surcroît, à un nombre de siliques en moyenne plus faible que d’habitude. Les poids de mille grains ont par contre, eu tendance à être plus élevés qu’en 2018, et les teneurs en huile équivalentes, avec des valeurs proches de 43 % en moyenne, mais de grandes amplitudes selon les parcelles.
Certaines régions s’en tirent mieux. C’est le cas de la Bretagne et des Pays de la Loire. « En Bretagne, malgré quelques déceptions, les rendements atteignent 33 à 38 q/ha de moyenne selon les secteurs, précise Nina Rabourdin de Terres Inovia. En Pays de la Loire, les résultats sont très hétérogènes, mais l’année reste correcte avec 30 à 37 q/ha, hors Vendée. »
Dans le Centre Val-de-Loire, où les surfaces sont en recul de 40 %, les rendements sont compris entre quelques quintaux et plus de 50 q/ha. « Le rendement régional moyen devrait atteindre 30 q/ha notamment grâce aux sols à bonne réserve utile mais aussi par la part importante des surfaces de l’Eure-et-Loir dans la sole régionale », estime Julien Charbonnaud de Terres Inovia.
Des régions épargnées
Les écarts sont aussi importants dans le Nord-Est de la France. Les colzas semés tôt, avant le 15 août, qui ont bénéficié d’un peu d’eau ou implantés en sols profonds, se sont bien développés à l’automne ce qui leur a permis de poursuivre leur cycle normalement. « Les rendements sont moyens à bons dans les parcelles à bonne réserve hydrique avec une implantation correcte. Elles ont en effet profité d’une bonne dynamique de croissance à l’automne et ont été relativement peu touchées par les ravageurs, constatent les responsables régionaux de Terres Inovia. Dans les autres cas, le rendement est plus ou moins pénalisé par les à-coups climatiques ou la pression sanitaire modérée à forte suivant les secteurs. Il est évident que les parcelles qui cumulent plusieurs difficultés sont d’autant plus pénalisées. » Ils estiment le rendement moyen dans les Hauts de France à 37 q/ha, proche de la moyenne quinquennale, 23 q/ha en Bourgogne-Franche-Comté et autour de 30 q/ha dans la région Grand-Est.
Dans le Sud-Ouest où 30 à 40 % des surfaces n’ont pu être semées, Terres Inovia estime le rendement moyen régional à 29 q/ha en 2019, contre 31 q/ha en 2018 en Ouest Occitanie, mais 33 q/ha contre 29 q/ha en 2018, en Aquitaine.