Des comptes 2016 de plus en plus dégradés pour les producteurs

« Il n'y a pas beaucoup de producteurs agricoles qui, aujourd'hui, couvrent la réalité de leurs coûts de production », constate Philippe Chalmin, président de l'observatoire de la formation des prix et des marges. (©Terre-net Média)
« Il n'y a pas beaucoup de producteurs agricoles qui, aujourd'hui, couvrent la réalité de leurs coûts de production », constate Philippe Chalmin, président de l'observatoire de la formation des prix et des marges. (©Terre-net Média)

« Il n'y a pas beaucoup de producteurs agricoles qui, aujourd'hui, couvrent la réalité de leurs coûts de production », constate Philippe Chalmin, président de l'observatoire de la formation des prix et des marges..
« Il n'y a pas beaucoup de producteurs agricoles qui, aujourd'hui, couvrent la réalité de leurs coûts de production », constate Philippe Chalmin, président de l'observatoire de la formation des prix et des marges. (©Terre-net Média)

Selon le nouveau rapport de l’observatoire de la formation des prix et des marges, présenté par son président Philippe Chalmin, la moyenne des prix à la production agricole, tous produits agricoles confondus, stagne à +0,3 % en 2016 par rapport à 2015, alors qu'ils avaient perdu 2,4 % en moyenne en 2015 et 5,3 % en 2014, Ces chiffres recouvrent toutefois des réalités bien différentes selon les filières, puisque les prix du lait, de la viande bovine, et du blé tendre comme dur ont reculé.

« Il n'y a pas beaucoup de producteurs agricoles qui, aujourd'hui, couvrent la réalité de leurs coûts de production », a également constaté l’économiste.

A l'autre bout de la chaîne, le consommateur final est de moins en moins conscient de cette instabilité, car les prix alimentaires font eux preuve d'une « étonnante stabilité », avec une hausse de 0,7 % en 2016 et de 0,5 % en 2015, a-t-il ajouté.

De plus, « la part agricole du panier alimentaire des ménages ne cesse de diminuer », selon M. Chalmin. Sur 64,7 € de valeur ajoutée induite par 100 € de consommation alimentaire, l’agriculture crée, ou récupère, selon le point de vue que l’on retient, 6,2€ (soit 9,6% de la valeur ajoutée induite totale). Les autres maillons de la chaîne, eux, conservent bien plus : 11,7 € pour les industries alimentaires, 3,2€ pour les autres industries, 13,9 € pour la restauration, le reste vient du commerce interentreprises et de détail (15,4 €) et les services (14,3 €).

Ainsi, le lait a connu une baisse moyenne à la production de 7,3 % sur un an quand l'évolution du prix d'achat moyen pondéré des produits laitiers en GMS (supermarchés et hypermarchés) a progressé de 1 %.

Concernant les produits carnés, les prix à la production des bovins ont baissé de 4 %, en raison de l'augmentation de l'abattage des vaches laitières, tandis que ceux du porc ont progressé de 3 % sous l'effet d'un rebond inattendu de la demande chinoise. En revanche, les prix au détail en GMS sont restés quasiment stables pour le boeuf (+0,2 %) et ont faiblement baissé pour le porc.

Marge négative en blé, très faible en lait

En blé tendre, « la baisse conjointe des rendements et du prix en 2016 dégrade la marge nette des producteurs, qui devient négative, à -52 € par tonne, avant même imputation de la rémunération calculée de l’exploitant », explique le rapport.

« Le coût de production du lait de vache estimé sur base comptable (hors rémunération calculée de l’éleveur) progresse en 2016 et atteint 375 € pour 1 000 litres (contre 370 en 2015), il s’ensuit une nouvelle dégradation de la marge nette moyenne des producteurs qui descend à 105 € pour 1 000 litres (113 en 2105), avant rémunération calculée de l’éleveur. »

En élevage allaitant, « la situation se dégrade encore pour les élevages spécialisés de gros bovins de boucherie, avec, sous l’effet d’une nouvelle baisse des cours des bovins, des marges nettes dégradées par rapport à l’année 2015, déjà critique. En moyenne, après prise en compte des « charges calculées » (rémunération des facteurs auto fournis estimée en référence à un revenu de parité), les élevages naisseurs-engraisseurs perdraient en moyenne 16 centimes par kg vif en 2016 (perte double de celle de 2015). »

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