Encore plus en cette période de flambée du coût des intrants, il faut s’intéresser au retour sur investissement des charges entreprises sur son exploitation. Le suivi de l’efficacité économique de la ration est ainsi une clé d’amélioration de la rentabilité de son élevage. Pour la piloter de manière fine, il faut connaître le prix des rations distribuées et mettre en face la production obtenue, le volume et la valorisation économique. Ainsi, les derniers kilos de lait que vous allez chercher ne sont pas forcément rentables s’ils dépendent d’onéreux concentrés.
Calculer ses coûts
L’efficacité alimentaire, c’est le niveau de valorisation de la ration. Quelle quantité de lait est produite avec un kilogramme de matière sèche ingérée ? C’est un indicateur technique qui mesure la capacité d’un troupeau à valoriser sa ration. L’optimum souvent cité se situe à 1,4 kg de lait par kg de matière sèche ingérée. Si vous êtes en dessous, vérifiez que vos animaux valorisent bien tout l’amidon, par des analyses des bouses, par exemple.
Pour aller plus loin dans l’analyse, allez jusqu’à l’évaluation de votre marge sur coût alimentaire. Véritable baromètre de l’efficacité alimentaire, elle reflète l’efficience de la ration distribuée en mettant en parallèle le coût de l’aliment et le lait produit. La marge sur coût alimentaire se calcule en retranchant les charges alimentaires inhérentes au troupeau laitier du chiffre d’affaires de la vente de lait. Elle s’exprime alors en euros par vache et par jour.
Raisonner à la vache plutôt qu’aux 1 000 litres permettent de prendre en compte les contraintes de bâtiments, de productivité, de main-d’œuvre disponible. La marge sur coût alimentaire est la traduction en euros de l’efficacité alimentaire. C’est aussi un indicateur plus complet de la rentabilité que le coût de concentrés aux 1 000 litres.
Optimiser son efficacité économique
Le premier levier d’optimisation de l’efficacité économique est la valorisation de ce qui est produit sur l’exploitation, que ce soit fourrages ou concentrés. En commençant par limiter le gaspillage à la distribution, et au niveau des silos, en évitant les pertes par pourrissement ou échauffement. En plus des fourrages, il est économiquement intéressant de produire leur complémentation en énergie et en protéines : méteil, maïs épi, protéagineux. À défaut, quand le bilan fourrager vous impose d’en acheter, pensez à anticiper pour avoir l’opportunité de négocier les prix.
Enfin, veillez à caler au mieux les rations sur les besoins précis de chaque groupe d’animaux et assurez-vous que la ration est bien ingérée. Pour cela, il faut déjà limiter la compétition à l’auge, en mettant à disposition de chaque animal suffisamment de place, multiplier les distributions et repousser régulièrement les refus.