Chez les bovins, le processus de fermentation dans le rumen dégage beaucoup de chaleur. Pour les vaches laitières, s’ajoute l’énergie dégagée par la lactogénèse. Du fait de ce véritable radiateur intégré, pour les bovins, la température extérieure idéale se situe entre 5 et 15°C. Dès que le thermomètre dépasse les 22°C, ils sortent de leur zone de confort.
Ce stress thermique perturbe leur fonctionnement physiologique, notamment ruminal, provoque une accélération de la respiration et le niveau d’ingestion baisse. C’est tout le métabolisme de l’animal qui est touché. La sécrétion d’insuline augmente, ainsi que l’utilisation du glucose comme source d’énergie.
1 kg de moins par jour dès 22°C
La production des animaux s’en trouve fortement diminuée. En effet, une température de 22°C combinée à une humidité de 50 % cause un stress léger, mais qui suffit à faire baisser la production d’un kilogramme de lait par jour. Un stress fort, du fait d’une température supérieure à 30°C, pénalisera la production d’au moins 4 kg !
Le stress thermique entraîne aussi des conséquences à long terme sur la reproduction et la santé. Stress et dysfonctionnement ruminal pénalisent l’immunité. Les risques de mammites et d’acidose augmentent en période chaude. La reproduction est aussi perturbée lors d’épisodes caniculaires : les chaleurs sont moins visibles, le taux de mortalité embryonnaire augmente. Les effets d’un stress thermique pèsent aussi à long terme car les génisses dont la mère a subi un coup de chaud verront leur production laitière pénalisée par rapport à celle dont la gestation s’est passée en conditions tempérées.
Limiter les effets de la canicule
Pour protéger au mieux vos animaux des effets d’un épisode caniculaire en anticipant les journées à risque il faut surveiller la température et l’humidité, dont le rapport est synthétisé par le THI, Temperature Humidity Index.
Fondamentalement, pour limiter la température dans les bâtiments, il faut favoriser la ventilation, en ouvrant au maximum aux heures fraîches. Cette ventilation naturelle peut être complétée par de la ventilation mécanique, voire de la brumisation, au-dessus de l’aire d’attente par exemple.
Pour les animaux au pâturage, si vous avez suffisamment de place en bâtiment, il peut être intéressant de ne les sortir que la nuit pour qu’ils profitent de l’ombrage de la stabulation en journée. Pour les animaux restant dehors, privilégiez les parcelles les plus ombragées.
Eau et nourriture adaptées à la chaleur
Point clé pour atténuer le coup de chaud, l’abreuvement devra être disponible à volonté et l’eau de qualité. En période caniculaire, une vache laitière peut boire jusqu’à 150 litres par jour, soit trois fois plus qu’en hiver. N’hésitez pas à prévoir des bacs supplémentaires pour faciliter l’accès pour toutes et éviter que les dominantes ne monopolisent ce coin rafraîchissant. Il faut également adapter la ration. Une ration plus concentrée participe à compenser la baisse d’ingestion. Distribuez-la en deux fois, tôt le matin et tard le soir. Attention, enfin, aux échauffements de fourrage sur le front d’attaque ou la table d’alimentation.
