« En 2021, nous avons été alertés par la présence, dans une parcelle de blé tendre de Seine-et-Marne, de 90 % de souches de septoriose résistantes type MDR, ou « Multidrug Resistant » mais aussi aux SDHi et à une nouvelle triazole, explique Jean-François Barot, coordinateur technique du service Agronomie Conseil et Innovation chez Soufflet Agriculture. L’agriculteur avait appliqué un programme fongicide classique qui n’a pas du tout fonctionné contre la septoriose. Nous avons pris des échantillons afin d’analyser les souches de septoriose en présence, et le verdict est tombé. »
L’apparition de MDR, Multidrug Resistance
Des souches de septoriose résistantes aux triazoles ou aux SDHi sont présentes dans la région depuis plusieurs années, mais jamais au point de rendre les interventions fongicides complètement inefficaces. « De façon plus générale, les analyses montrent qu’aujourd’hui en France, dans les parcelles de blé, 60 % des souches de septoriose sont résistantes aux triazoles, 25 % aux SDHi et 30 % aux deux, donc des MDR, précise-t-il. Dans les Hauts-de-France et le Bassin Parisien, la part des MDR passe à 50 %, et dans certaines parcelles de Brie et de Picardie, à 90 %. »
Utiliser des variétés tolérantes et un OAD
« Pour contrer la montée en puissance des résistances et éviter de se retrouver en situations d’impasse comme on en connaît avec les herbicides, il est important d’élaborer une stratégie spécifique », ajoute Jean-François Barot. La première étape va consister à retenir une variété peu sensible à la septoriose. Le responsable de Soufflet Agriculture conseille ensuite d’avoir recours à un outil d’aide à la décision, OAD, comme Avizio pour déclencher le traitement contre la septoriose uniquement si c’est nécessaire, et en préventif, avant que le champignon n’ait eu le temps de se développer.
Attention au choix des fongicides
Troisième point clé de la stratégie, il est recommandé d’utiliser dans le programme, au moins un ou deux produits de contact comme le soufre, ou multisites, comme le folpel (Sesto) ou le phosphonate de potassium (Pygmalion), pour alterner les modes d’action.
La dernière arme pour combattre les résistances est le recours, pour la protection de la dernière feuille, à l’Inatreq Active, la nouvelle substance active fongicide issue d’une famille chimique récente pour laquelle aucune souche résistante n’a été identifiée. « Décliné dans les produits Questar et Univoq, l’Inatreq Active ne doit pas être utilisé seul, mais associé à un produit de contact, une triazole ou une SDHi, ajoute Jean-François Barot. Il peut aussi être associé à plusieurs modes d’action différents, comme dans le Pack 4 voies proposé par Soufflet Agriculture. »