La protection des pommes de terre commence par celle des plants
La protection des pommes de terre démarre avec celle des plants. « Pour protéger les plants de pommes de terre, on utilise des produits efficaces contre des champignons qui peuvent être présents sur le tubercule lui-même ou dans son environnement, explique Cédric Bellec, technicien agro-écologie et légumes, pour la région Champagne-Sud, chez Soufflet Agriculture. Il est recommandé, en général, de protéger les cultures contre le rhizoctone brun, la gale argentée et la dartrose, selon l’historique de la parcelle et le marché visé. »
La présence de taupins peut aussi entraîner une intervention. « Le taupin peut perforer le tubercule avant la récolte et rendre les pommes de terre difficilement commercialisables, indique-t-il. Dans les parcelles infestées, il faudra intervenir dès la plantation, en appliquant un insecticide dans la raie de plantation du tubercule-mère. »
Lutter contre les adventices avant l’émergence des pommes de terre
« Après la plantation, une fois la butte définitive formée, un mélange de trois ou quatre herbicides permet de lever la concurrence des adventices », souligne Cédric Bellec. Il conseille d’appliquer le traitement avant l’émergence des pommes de terre. Le choix des produits se fera, dans la gamme des herbicides disponibles, en fonction du niveau de salissement de la parcelle et des adventices présentes.
La protection contre le mildiou : premier enjeu de la culture
Le plus gros enjeu de la production de pommes de terre est la lutte contre le mildiou. « La protection contre ce champignon commence dès que les premières parties vertes sortent de la butte, et se poursuit jusqu’à la fin du cycle des pommes de terre, détaille le technicien. Le choix du produit et la date d’intervention vont être fonction du stade de développement de la culture, de son rythme de croissance et de la pluviométrie. » Il conseille de rester en alerte d’un bout à l’autre de la campagne. Pour que le mildiou se développe, une température de 11°C avec un peu de rosée ou de brouillard suffisent.
« Le cycle de la pomme de terre se décompose, en général, en quatre phases : 1 - la levée, avec un développement foliaire important en peu de temps, 2 – le développement végétatif, 3 – la végétation stabilisée, et 4 – le défanage et la protection des tubercules, précise-t-il. Contre le mildiou, il faut alterner les modes d’action des matières actives, en réservant les produits haut-de-gamme, aux périodes où le risque est le plus élevé. Il existe des outils d’aide à la décision qui aident à piloter le déclenchement des interventions. »
De moins en moins de solutions contre les doryphores et les pucerons
Il faut aussi surveiller la présence des ravageurs aériens, et en particulier des doryphores à partir du mois de juin, et des pucerons. Des insecticides sont disponibles pour les contrôler, malheureusement en quantité de moins en moins importante.
Le défanage de la végétation pour stopper le développement des tubercules
Dernière étape clé de l’itinéraire cultural de la pomme de terre avant la récolte, le défanage. « Il a pour objectif d’accélérer la senescence naturelle de la végétation, et de stopper nette la croissance des tubercules lorsque le calibre voulu est atteint, précise Cédric Bellec. En fonction du marché visé, il pourra être nécessaire d’effectuer un à trois passages avec un produit défanant ou dessiccant, qu’il y ait eu, ou pas, un broyage auparavant. »