Qu’elles soient stockées à la ferme ou chez un organisme stockeur (OS), les céréales méritent le plus grand soin. Et ce, pour répondre aux attentes de plus en plus précises des clients de l’aval, dans un contexte où, de plus, les normes réglementaires ne cessent d’évoluer. Disparition de solutions chimiques pour maîtriser les insectes, évolution des seuils de tolérance des contaminants, durcissement des cahiers des charges, attentes sociétales renforcées... les céréales doivent afficher un zéro défaut sanitaire ! Réceptionner, échantillonner, alloter, nettoyer, sécher, refroidir dès la récolte, pas de doute, la maîtrise du stockage devient l’enjeu numéro un pour préserver la qualité des lots.
Les insectes ne sont pas les bienvenus
Parmi les paramètres à surveiller, la température, le taux d’humidité et la présence éventuelle d’insectes. Les organismes stockeurs n’hésitent plus à s’équiper d’outils performants. À chacun sa stratégie : installation de sondes (thermométriques ou acoustiques), de pièges à insectes (connectés ou non), de ventilateurs, de groupes froids, utilisation de solutions de biocontrôle, pulvérisation d’azote, de CO2 ou de phosphine... les technologie évoluent, avec des coûts et des contraintes divers. Pour un résultat optimal, plusieurs solutions doivent souvent être combinées. Et, pour beaucoup, l’objectif ultime est de ne plus utiliser d’insecticide de stockage, bannis de nombreux cahiers des charges.
Le nettoyage et la désinfection des silos, avant la réception des moissons, deviennent de plus en plus pointus. En préventif, les OS peuvent par exemple appliquer des poudres inertes pour éradiquer les éventuels insectes ayant échappé au nettoyage des locaux de stockage. La lutte biologique, avec le recours à des micro-guêpes parasitoïdes, est expérimentée pour atteindre les espaces inaccessibles aux humains (sous les gaines, dans les recoins...).
Contrôler la température des silos de stockage
Une fois la collecte réceptionnée, l’enjeu est de rapidement abaisser la température du silo : les ravageurs entrant en dormance en dessous de 12 °C. Pour mettre en œuvre ces processus, la formation des opérateurs est indispensable. Chef ou agent de silo, ce n’est plus seulement gérer la fosse et charger un camion. C’est de l’enregistrement informatique, de la traçabilité, des compétences supplémentaires. Les OAD pourraient aussi prendre une place de plus en plus importante dans l’évaluation de la qualité sanitaire du grain.
Le stockage dans de bonnes conditions a, ainsi, pour but de limiter la présence d’insectes mais aussi le développement des moisissures (pour éviter la productrice de mycotoxines comme l’ochratoxine A), et de préserver la qualité du produit de manière générale (la faculté germinative des orges de brasserie par exemple).
