Alors qu’elle existe en deux versions, printemps et hiver, la question de la date de semis de l’orge se pose pour chacune. Pour ceux qui optent pour la culture de printemps, c’est le moment d'y penser.
Semis de janvier : l'option des opportunistes
Les semoirs étaient déjà de sortie, en Poitou-Charentes et en Bourgogne notamment, au cœur du mois de janvier. Pour les plus opportunistes, le semis d'orge de printemps peut être mené sur labours gelé, en plein hiver, pour atteindre le stade 2-3 feuilles en février. C'est miser sur un meilleur tallage et un rendement plus élevé ! Mais il faut assumer le risque de coups de gel tardifs, dont l'impact peut s'avérer très pénalisant. « C'est moins marqué en zone de climat océanique qu'en zone plus continentale », fait remarquer Emmanuel Bonnin, Technicien Filières Céréales à Pailles chez Soufflet Agriculture, qui désigne la période du 15 février à début mars comme la plus sûre.
Semer l'orge en fin d'hiver, ni trop tôt ni trop tard…
L'enjeu est clair : la levée de l'orge de printemps est satisfaisante si les bonnes conditions sont réunies au semis. Il est impératif d'éviter le coup de gel sur les plantules au démarrage et l'échaudage des grains au terme de l'itinéraire cultural. Au milieu du processus, pour assurer le rendement, il faut favoriser le tallage, dans la mesure du possible.
Telle est l'équation. Plus je sème tôt, plus le risque de coup de gel sur les plantules est élevé. Si je sème tard, je réduis ce risque. Mais le tallage (et dont le rendement) en pâtira. Sans compter qu'en retardant la maturité, le risque d'échaudage augmente, en particulier si les effets du réchauffement climatique se font ressentir. La sélection variétale peut atténuer ces effets, mais en partie seulement.
Les semis de fin d'hiver sont lancés
Le bal des semoirs est annoncé, en ce début de mois de mars ! Les conditions météo n'ont pas (ou peu) permis de lancer les opérations de semis d'orge de printemps sur la deuxième quinzaine de février. Nous sommes encore dans la fenêtre la plus favorable : « Entre le 15 février et la mi-mars, le risque de gros coup de gel est mesuré et le risque de coups de sec en fin de cycle moins élevé. On peut semer entre 350 et 450 grains par mètre carré, en fonction de la région et compter sur un tallage certes limité mais présent », précise Emmanuel Bonnin.
Passé le 15 mars, le risque de gel est certes quasi nul, mais il faut semer plus dense (+ 50 grains/m2) pour compenser l'absence de tallage, et le risque d'échaudage augmente. « Les meilleurs rendements sont observés pour les semis opérés dans la deuxième quinzaine de février », fait remarquer Emmanuel Bonnin. Une logique qui vaut aussi pour les parcelles en bio, sur lesquelles le calcul de peuplement doit être rigoureux.
Observation et réactivité sont de mise
La question des dates est bien évidemment soumise au bon vouloir de la météo. Certes, il est recommandé de semer tôt, mais sans confondre vitesse et précipitation. Le réchauffement du sol et son ressuyage son importants. L'orge supporte mal les sols humides et les lits de semence mal affinés. L'état du sol dicte donc lui aussi le moment favorable pour semer l'orge de printemps.
