En matière de choix variétal pour les prairies, le principe de base, c’est qu’il n’existe aucune solution toute faite ! Les systèmes sont trop différents (races, parcellaire, terres, équipement…) pour les recettes uniques. Tout semis d'espèces fourragères se prépare avec des questions précises : Quelles sont les caractéristiques du système ? Quels sont les objectifs de l'éleveur ? Et, partant de ces deux considérations, quels sont les besoins de l'exploitation (fauche, pâturage, quantité et qualité) ? Il appartient à l'éleveur de poser précisément les bases de réflexion, pour trouver avec son conseiller une solution sur mesure.
Les critères de base à prendre en compte :
Une fois les objectifs formulés, le choix d'espèces et de variétés à semer, ainsi que leur densité, repose sur plusieurs critères :
La durée d’exploitation
Simple dérobée pour 7 à 12 mois, courte durée (2 ans), moyenne (3 ans) ou longue… le choix d'espèces dépend déjà de la durée d'implantation. Pour les dérobées, cycles rapides et souplesse de récolte sont importants (vesce velue, trèfle incarnat et RGI par exemple). Pour les durées moyennes, la valeur alimentaire et la productivité sont des critères importants (Ray grass hybrides, trèfle violet, trèfle blanc géant par exemple). Pour les longues durées, la régularité et la résistance au stress comptent (Ray grass anglais, dactyle et fétuque associés avec du trèfle ou de la luzerne).
Les variantes en fonction du mode de valorisation
Selon la destination, fauche et/ou pâturage, les options retenues ne seront pas les mêmes. Pour le pâturage, les variétés peu ou pas remontantes garderont leur feuillage plus longtemps. Pour la fauche, en revanche, la capacité à refaire des épis après une première exploitation est intéressante, de même que le choix d'espèces dont les dates d'épiaison sont concordantes.
L'équilibre entre les vitesses d'implantation
Pour atteindre un objectif de 500 plantes vivantes par mètre carré, la plupart des agriculteurs ont en tête des références de poids. Mieux vaut prendre en compte les vitesses d'implantation, pour équilibrer les proportions entre les plus agressives et les plus lentes. Les calculateurs en ligne pour mélanges prairiaux ont leur utilité.
Envisager son mélange personnalisé
Chacun voudrait son mélange prêt à l’emploi. Mais est-ce vraiment une bonne idée ? Certes, le panel s'est enrichi et permet de trouver une formule adaptée à 80 % des cas. Pour les 20 % restants, un mélange personnalisé est préférable pour assurer, en fonction des conditions (pédologie, climat, aléas), un niveau de production satisfaisant de chaque espèce en mélange.