En culture de colza, le premier enjeu est la réussite de l’implantation : une étape décisive pour assurer la robustesse des plantes et limiter ainsi la nuisibilité des bioagresseurs. Objectif : que le colza ait atteint le stade 4 feuilles fin septembre, avant l’arrivée des adultes de grosses altises.
La préparation du sol doit s’opérer dès la récolte du précédent et s’adapter au contexte pédoclimatique de l’année afin de préserver l’humidité des premiers centimètres. Le colza peut être implanté seul, ou en association avec des légumineuses. Cette option vise non seulement à améliorer la nutrition azotée de la crucifère mais limite aussi la compétition avec les adventices et réduit la pression des ravageurs. Si le choix des espèces à associer est large (1), mieux vaut éviter les féveroles et les vesces dans les secteurs peu exposés au gel hivernal, au risque de devoir recourir à une solution chimique pour les détruire. De même, lentille, gesse ou pois sont à proscrire dans les rotations incluant des cultures sensibles à Aphanomyces euteiches.
Minéral ou organique, l’apport d’azote au semis est recommandé
Pour assurer le rendement final, la croissance du colza doit être active tout au long de l’automne. La gestion de la fertilisation, en phosphore et en azote, est donc capitale. Un apport de phosphore au semis est recommandé car des carences, même modérées, réduisent le développement de la culture. Cet amendement doit être raisonné en fonction de la teneur en phosphore déjà présente dans le sol, de l’objectif de rendement et de l’historique des apports antérieurs. Seule une analyse de terre, à réaliser tous les cinq ans environ, fournira une image précise de la situation.
Côté azote, dans les parcelles affichant une faible disponibilité à l’automne, il est conseillé de réaliser un apport avant le semis : qu’il soit minéral ou organique. Pour ce dernier, privilégier les fertilisants capables de libérer l’azote rapidement, comme les fientes, lisiers, digestats et fumiers peu pailleux. Pour l’azote minéral, viser 10 unités d’azote en localisé ou 30 unités en plein, en veillant au bon respect de la directive Nitrates. Cette stratégie de fertilisation au semis permettrait, selon des essais conduits par l’institut technique Terres Inovia, de gagner environ 550 g/m2 de biomasse aérienne en entrée d’hiver. L’apport peut également se faire avec des engrais composés NP ou NPK.
Cela dit, pour assurer une alimentation azotée optimale du colza, il peut être opportun de le positionner, au sein de la rotation, après des cultures pourvoyeuses d’azote disponible, comme des protéagineux ou du blé dur.
(1) Féverole, fenugrec, lentille, lin, trèfle d’Alexandrie, vesce du Bengale, trèfles violet ou blanc...
