Depuis plusieurs années, Soufflet Agriculture mène des essais sur la conduite des intercultures. « Notre objectif est d’identifier les itinéraires techniques les plus pertinents pour que ces cultures jouent pleinement leurs rôles ((cf papier pourquoi implanter des couverts)), explique Thomas Dizengremel, technicien spécialisé sur les intercultures chez Soufflet Agriculture. Mais pour beaucoup d’agriculteurs, ces couverts restent une contrainte réglementaire. Ils cherchent plutôt à minimiser le coût de la semence et de l’implantation. Finalement, peu s’intéressent à l’aspect technique. Avec nos résultats d’essais, nous tentons de les faire changer de point de vue. » Car, pris sous l’angle agronomique, ces intercultures présentent de nombreux intérêts. Et comme beaucoup de plantes, avec les couverts, tout se joue dès le semis.
Semer profond, à environ 5 cm
« Réussir un couvert, c’est avant tout bien choisir les espèces et les implanter au bon moment, dans de bonnes conditions, confirme-t-il. La gestion de l’humidité résiduelle est la clef de réussite de la levée d’une interculture agronomique. Il faut donc semer au plus proche de la récolte, en évitant de trop travailler le sol pour ne pas le dessécher. Car, plus on attend et moins la graine profitera de cette humidité. » L’autre critère important à prendre en compte est la profondeur de semis. Déposer les semences à 5 cm de profondeur minimum, surtout en conditions séchantes, est une bonne stratégie. La taille de la graine n’est pas un facteur limitant. « Les essais de Soufflet Agriculture ont, depuis deux ans, montré qu’à cette période, même pour une graine à très petit PMG, la profondeur de semis n’est pas problématique », précise-t-il. Si la levée se fait dans de bonnes conditions, alors c’est gagné ! Car une fois installée, la plante sera capable de capter l’eau nécessaire, de façon autonome.
Cycle court ou cycle long, faites votre choix
Quant au choix des espèces, deux options : soit on opte pour des cultures précoces qui seront récoltées ; soit on opte pour des cultures à cycle plus long dont la biomasse sera restituée au sol. Les cultures dites précoces réalisent leur cycle rapidement. À l’image du sarrasin, de la cameline ou de tournesols précoces, les graines sont récoltées et valorisées en tant que telles. Mais, le cas le plus fréquent reste l’implantation de couverts à cycle long. Cette stratégie vise à accroître le taux de matière organique du sol pour limiter la fertilisation de la culture suivante. « Dans ce cas, le conseil est d’opter pour des mélanges d’espèces, composés notamment de légumineuses », précise le spécialiste. L’association vesce, trèfle d’Alexandrie, féverole et pois fourrager génère par exemple beaucoup de biomasse et est assez résistante aux différents stress abiotiques. Chez Soufflet Agriculture, les essais se poursuivent campagne après campagne pour identifier, parmi les espèces utilisées en mélange, quelles sont les variétés les plus adaptées à telle ou telle situation.