Union européenne
La réforme de la Pac est indispensable, selon Jean Glavany
par AFPil y a 23 ans2 min de lecture
PARIS, 2 août (AFP) - Jean Glavany, ex-ministre de l'Agriculture et député PS des Hautes-Pyrénées, juge indispensable la réforme de la Politique agricole commune (Pac), qualifiant d'"inadapté" et d'"injuste" le système d'aides actuel dont 80 % vont aux 20 % d'exploitations les plus importantes.
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"On nous ment quand on nous dit que la remise en cause de ce système inique menacerait de disparition des centaines de milliers d'exploitations", écrit l'ancien ministre dans une tribune au journal Le Monde daté de samedi.
"Pourquoi ces petites exploitations disparaissent-elles? Parce que ce sont les plus fragiles, bien sûr, mais aussi parce que le système des aides de la Pac est injuste dans la mesure où il est proportionnel à la production. "Plus tu produis, plus tu touches", tel est le principe qui s'est transformé en "plus tu as d'hectares, donc plus tu produis et plus tu touches" ", considère M. Glavany.
"On n'aide pas de la même manière la grosse exploitation céréalière qui se bat à l'exportation sur le marché mondial et le petit éleveur de montagne qui se bat... pour boucler ses fins de mois. A trop défendre les premiers, on laisse crever les seconds", estime-t-il.
M. Glavany stigmatise les "erreurs de méthodes" du gouvernement, jugeant que la France "ne doit pas s'isoler dans une position conservatrice (...). Elle doit rentrer dans la discussion, et cesser de considérer que les autres n'ont le droit que de payer et se taire". La France est le premier bénéficiaire du budget de la Pac, l'Allemagne en étant le premier contributeur.
A propos de l'élargissement de l'Union européenne, "qui peut et veut faire croire aux pays candidats que le système d'aides de la Pac peut être conservé en l'état et qu'ils pourront y émarger plein pot ?", s'interroge-t-il.
"Faut-il encourager ces pays à se précipiter vers un productivisme qui n'est plus de saison ? Non, c'est de développement rural que ces pays ont besoin", affirme-t-il également.