Le Périgord figure parmi les trois premiers départements français pour l'agrotourisme, avec près de 2 000 exploitations pratiquant la vente directe ou l'accueil à la ferme (chambres d'hôtes, ferme auberge, table d'hôte ou camping), soit 22 % des agriculteurs. Cette activité d'agrotourisme, conçue au départ comme un simple complément de revenu, est aujourd'hui une activité vitale pour 81 % de ceux qui la pratiquent, selon une récente étude de la Chambre d'agriculture (CA) de la Dordogne.
"Alors que la filière de l'économie agricole est morose, les exploitations qui appartiennent à cette filière ont un chiffre d'affaires et un revenu toujours en augmentation", explique Laurent Magot, responsable du service tourisme et promotion à la CA. "Sans cette spécialisation, beaucoup auraient déjà mis la clef sous la porte".
La bonne santé de ce secteur d'activité se traduit également par le taux de reprise de ces exploitations. Ainsi, 46 % des personnes de plus de 50 ans disent avoir une succession agricole assurée, un chiffre nettement supérieur au taux moyen de reprise départemental (38 % en 2000).
C'est le Périgord noir, situé à l'est du département, connu notamment pour ses châteaux et la ville moyenâgeuse de Sarlat, qui connaît le plus grand succès. "Le taux de remplissage y est supérieur à la moyenne départementale, il est de 16 à 17 semaines par an", souligne Laurent Magot. "Depuis quelques temps, les touristes semblent cependant avoir compris que le Périgord ne se résume pas au Sarladais", se félicite Régis Blondy, propriétaire d'une table d'hôte à Sarrazac, dans le nord du département.
Le Périgord, avec deux à trois millions de touristes par an, est le premier département français visité, hors littoral. Cependant, si les étrangers (Néerlandais, Belges et Britanniques) représentent la majorité des visiteurs, la clientèle des séjours à la ferme est pour l'essentiel nationale et citadine.
"Il y a quelques années, nous avons connu une période noire, les gens étaient très exigeants, ils n'avaient pas compris l'esprit du tourisme à la ferme. Ils râlaient par exemple parce qu'ils trouvaient une souris dans la piscine", se souvient Gérard Lemouhot. "Certains viennent chez nous en pensant trouver le minimum vital et dormir dans la paille mais quand ils arrivent, ils sont agréablement surpris", note Laurent Magot.
Les agriculteurs ont fait, dans leur majorité, d'énormes investissements pour restaurer leurs exploitations et offrir une cuisine de qualité. Mais pour beaucoup, il faut attendre de nombreuses années pour les rentabiliser, à l'exemple de Gérard Lemouhot, qui estime à 20 ans le temps nécessaire pour "tirer son épingle du jeu". |