PAC
L'APCA prône le maintien de la préférence communautaire et des OCM
par AFPil y a 23 ans2 min de lecture
PARIS, 4 sept (AFP) - Les chambres d'agriculture ont défendu mercredi la politique agricole commune (PAC) et se prononcent pour le maintien de la préférence communautaire et celui des organisations communes de marché (OCM). "Je suis convaincu que la priorité est le maintien de la préférence communautaire, enjeu majeur pour l'équilibre du marché intérieur", a indiqué Jean Salmon, vice-président de l'Assemblée permanente des chambres d'agriculture (APCA), dressant un premier bilan de dix années de PAC.
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Une adéquation entre l'offre et les débouchés est "déterminante sur le niveau des prix intérieurs", a souligné M. Salmon, estimant que dans le futur, "pour tenir des prix corrects, il faut absolument garder les organisations communes de marché" (qui permettent de réguler les marchés par famille de produits).
M. Salmon a mis en avant "l'absence de corrélation systématique entre la baisse des prix agricoles et l'élargissement des débouchés". La conquête des marchés mondiaux par l'alignement du prix du marché intérieur sur le marché mondial n'est pas non plus une "panacée", a-t-il ajouté.
Selon le vice-président de l'APCA, il existe des "marges de manoeuvre pour consolider et élargir le marché intérieur". Il préconise ainsi des ajustements qui correspondraient mieux aux besoins intérieurs du marché, tels que la "possibilité de transférer des productions excédentaires vers des productions déficitaires".
Le président de l'APCA, Luc Guyau, a ainsi relevé "la dépendance totale de l'Europe" en protéagineux. Le déficit européen en matières riches en protéines est, si l'on intègre la suppression des farines animales, supérieur à 75%.
Le revenu agricole s'est amélioré dans la majorité des pays européens grâce à la réforme de la PAC, notamment en France où le revenu moyen s'est accru de 18% sur dix ans. Un résultat qui s'explique par un agrandissement des exploitations de près de 40% mais aussi par une disparition d'une exploitation sur quatre, relèvent les chambres d'agriculture.
Le revenu agricole est désormais très dépendant des aides directes. Mais, "les jeunes ne continueront pas à venir vers l'agriculture s'ils savent que leur revenu proviendra des aides qu'on leur versera", observe M. Salmon. "Les aides ne doivent pas être l'élément essentiel du revenu, ce n'est pas un facteur dynamisant", insiste-t-il.
La réforme de la PAC a permis une maîtrise du budget agricole qui est même sous-utilisé puisque des économies de plus de 1 milliard d'euros l'an sont réalisées sur les dépenses agricoles. En revanche, cette réforme n'a modifié ni la hiérarchie des pays bénéficiaires, la France restant en tête suivie par l'Allemagne et l'Espagne, ni les secteurs bénéficiaires (cultures arables (céréales, oléoprotéagineux) et viande bovine.