L'Afssa a été chargée en juin dernier par le ministère de l'Agriculture de se prononcer sur cette question, à la lumière des dernières données scientifiques transmises par l'agence britannique sur la situation sanitaire du cheptel au Royaume Uni (Food Safety Agency).
Après la publication de cet avis, le ministre de l'Agriculture, Hervé Gaymard, consultera les professionnels et les associations de consommateurs avant d'annoncer la décision du gouvernement.
Depuis mars 1996, la France observe un embargo sur les importations de boeuf anglais, après l'annonce d'une possible transmission de la maladie de la vache folle à l'homme.
Elle est aujourd'hui le seul pays de l'Union européenne à maintenir cette position, suscitant la colère des éleveurs britanniques pour qui l'Hexagone représentait le deuxième marché à l'export avec plus de 500 millions d'euros par an.
Condamné une première fois par la Cour européenne de justice (CEJ) en décembre 2001 pour ne pas avoir levé son embargo, Paris se trouve aujourd'hui sous la menace de sanctions financières, la Commission européenne ayant de nouveau saisi la CEJ en juillet.
En 1999, l'Afssa s'était prononcée pour le maintien de l'embargo, jugeant qu'il n'y avait pas assez de recul permettant d'apprécier l'impact des mesures mises en oeuvre au Royaume-Uni pour sécuriser la filière alimentaire et lutter contre la maladie de la vache folle.
Depuis l'apparition de l'ESB (encéphalopathie spongiforme bovine) sur son territoire au milieu des années 1980, le Royaume-Uni a recensé plus de 180.000 cas de cette maladie chez les bovins.
D'après un rapport du ministère britannique de la Santé, depuis 1995, 121 cas de nMCJ (nouveau variant de la maladie de Creutzfeldt-Jakob, forme humaine de l'ESB) ont été enregistrés dans le pays, dont 10 ne sont pas décédés.
Comparativement en France, les autorités sanitaires ont recensé à ce jour 700 cas de vache folle depuis 1991. Six personnes dont cinq sont mortes ont été atteintes du nMCJ.
Aujourd'hui, la situation a évolué dans les deux pays. La France, à l'instar de l'Allemagne et de l'Italie, pratique un dépistage systématique des bovins âgés de 24 mois pouvant entrer dans la chaîne alimentaire. Alors que le réglement communautaire ne rend les tests obligatoires qu'à partir de 30 mois. |