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Bouches-du-Rhône Une "sulfateuse" et de l'imagination pour sauver une vigne inondée

ARLES (Bouches-du-Rhône), 24 sept (AFP) - Un viticulteur arlésien sinistré par les récentes inondations a transformé une "sulfateuse" en machine à laver le raisin pour sauver une partie de ses vendanges, a-t-on appris mardi auprès du viticulteur.

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"C'est du bricolage, l'application du bon sens sur le terrain", explique Patrick Mazzoleni, propriétaire du mas de Rey à Arles, qui affirme pouvoir ainsi sauver près d'un tiers de ses vignes limonées (salies par la boue).

3,5 ha de son domaine (sur un total de 55 ha) ont été recouverts par les eaux du Petit-Rhône, soit une perte d'un dixième de son chiffre d'affaires (750.000 EUR au total).

Ancien de l'Institut technique de la vigne (ITV), spécialisé dans la recherche appliquée sur la vigne, Patrick Mazzoleni, s'est fabriqué un outil sur mesure pour laver sa production souillée et limiter les pertes de production. "Je suis parti d'une machine qui sert à traiter les arbres fruitiers avec des fongicides. J'ai augmenté le débit, la pression, et concentré les projections sur un rideau vertical de 50 à 60 cm à hauteur des vignes", explique le viticulteur. Reliée à une grosse citerne tirée par un tracteur, la machine peut traiter un hectare par jour en déversant entre 16 et 20 litres d'eau par pied de vigne en quatre ou cinq passages, explique Patrick Mazzoleni qui assure pouvoir ainsi ôter entre 70% et 90% du limon déposé sur le raisin.

Interrogé sur l'engagement d'organisations agricoles à ne pas récolter le raisin limoné, le viticulteur affirme que la vigne ainsi traitée ne présentera aucun problème pour la qualité finale du vin.

Reste que l'opération est extrêmement coûteuse (plus de 760 euros l'hectare) et ne peut être mis en oeuvre par tous les viticulteurs sinistrés. "Seuls ceux utilisant des cépages résistants (Caladoc, Marselan, Cabernet franc, gros et petit Manseng) et à très forte valeur ajoutée (2,30 euros la bouteille, prix producteur)" pourront valablement utiliser la machine, précise le viticulteur.


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