Sous le slogan "arrêtons les faux procès", ils défendent le "modèle agricole européen" et récusent une par une toutes les accusations souvent faites à la PAC, qui avaient resurgi lors du Sommet de la Terre de Johannesburg.
Cet appel est signé par Fernand Boden (ministre du Luxembourg), Miguel Arias Canete (Espagne), Wilhelm Molterer (Autriche), Armando José Cordeiro Sevinate Pinto (Portugal), Hervé Gaymard (France), José Happart (Wallonie, Belgique) et Joe Walsh (Irlande). Les ministres réfutent l'idée que la PAC provoque des surproductions, expliquant que "les montagnes de beurre et de lait en poudre appartiennent au passé", ainsi que la thèse d'une Europe fermée, car, pour eux, "l'UE est un grand importateur de produits agro-alimentaires". "On prétend aussi que la PAC, productiviste, encouragerait la pollution", poursuivent-ils. Or, "si l'Europe a adopté un modèle de ce type dans les années 60, c'est d'abord pour nourrir la population", mais "aujourd'hui se développent aussi des pratiques d'agriculture raisonnée" et "depuis plus de 10 ans des mesures agri-environnementales".
"On laisse entendre que la PAC serait responsable de la crise de la vache folle", alors que "c'est l'insuffisance de politique européenne qui en a favorisé la propagation". "On affirme encore que la PAC coûterait trop cher à l'Europe", alors que selon les ministres, "le soutien à l'agriculture représente moins de 1% des dépenses publiques de l'Union et des Etats membres, contre 1,5% aux Etats-Unis". Ils répondent aussi à ceux qui accusent la PAC d'"être responsable de la faim dans le Tiers-monde" en arguant que ces pays pâtissent de "la destruction des agricultures traditionnelles" et, pour le cacao ou le café par exemple, "du système des bourses de matières premières qui n'ont rien à voir avec la PAC". |