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Financement de l'élargissement Schroeder appelle les 15 à "faire un effort"

HANOVRE (Allemagne), 18 oct (AFP) - Le chancelier allemand Gerhard Schroeder a de nouveau appelé vendredi tous "les partenaires" de l'Union Européenne à "faire un effort" pour parvenir à un accord, les 24 et 25 octobre à Bruxelles, sur le financement de l'élargissement de l'UE à dix nouveaux Etats membres.

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"Nous devons trouver une solution viable pour tous les partenaires en ce qui concerne les conditions matérielles" de l'élargissement, a déclaré M. Schroeder devant la presse à Hanovre (nord de l'Allemagne), à l'issue d'un déjeuner de travail de plus d'une heure et demie avec le Premier ministre danois Anders Fogh Rasmussen, dont le pays exerce la présidence tournante de l'UE.

"L'Allemagne veut apporter sa contribution et le fera. Mais tous les partenaires doivent faire un effort", a-t-il dit sans nommer aucun pays. Le chancelier faisait toutefois manifestement allusion au désaccord qui oppose l'Allemagne à la France sur le financement des aides directes agricoles en direction des nouveaux entrants.

L'Allemagne, de loin le premier contributeur net au budget de l'UE, souhaite dès aujourd'hui un engagement sur une diminution progressive des aides agricoles, alors que la France, plus gros bénéficiaire de la Politique agricole commune, n'entend pas démordre du cadre budgétaire actuel, valable jusqu'en 2006.

Lundi, lors d'une rencontre à Paris avec le président français Jacques Chirac, M. Schroeder avait laissé planer le doute sur les chances de parvenir à un accord franco-allemand sur ce dossier central du financement de l'élargissement d'ici le sommet de Bruxelles.

Les Quinze doivent alors décider des propositions à soumettre aux dix pays entrants, afin de pouvoir entériner l'élargissement lors du sommet européen de Copenhague, les 12 et 13 décembre.

L'Allemagne, a rappelé le chancelier, attend "au minimum" que commence dès 2007 une réduction progressive des aides agricoles européennes. "Nous comprenons que cela ne puisse avoir lieu avant 2006, mais nous ne pouvons repousser sine die" ce problème, a-t-il affirmé, appelant à "un compromis raisonnable".

Le Premier ministre danois a répondu en estimant qu'il était "indispensable de parvenir à une décision à Bruxelles" sur les conditions financières de l'élargissement. "Si nous n'y parvenons pas, il sera très difficile de tenir le calendrier" prévu, a-t-il averti.

"Nous ne devrions pas faire de la réforme de la politique agricole une condition préalable de l'élargissement", a lancé M. Rasmussen, invoquant la dimension "historique" de cet événement et "l'immense déception" que susciterait un report dans les dix pays concernés.

Interrogé sur ce qu'il attendait du référendum de samedi en Irlande, au cours duquel la population est interrogée une deuxième fois sur la ratification du Traité de Nice conclu en décembre 2000, le Premier ministre danois a mis en garde contre "la crise sans précédent", tant économique que politique, qu'entraînerait un "non" du peuple irlandais.

Le Traité de Nice, en dépit d'imperfections largement dénoncées, prévoit des réformes institutionnelles indispensables au fonctionnement de l'UE élargie.

M. Rasmussen effectue une tournée des capitales européennes pour préparer le sommet de l'UE à Bruxelles. Il était vendredi matin à Vienne et devait se rendre dans la soirée à La Haye, où le cabinet du Premier ministre néerlandais Jan Peter Balkenende vient de tomber.


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