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PAC Forcing français auprès de Berlin et Londres avant le sommet de Bruxelles

PARIS, 24 oct (AFP) - Le président français Jacques Chirac se préparait à un forcing de dernière minute auprès de l'Allemagne et de la Grande-Bretagne pour limiter au maximum les ambitions de ses partenaires, soucieux de réduire la facture agricole de l'UE, avant l'ouverture à Bruxelles jeudi du sommet européen consacré au financement de l'élargissement.

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Le président français et le chancelier allemand Gerhard Schroeder doivent se réunir dans un grand hôtel de la capitale belge pour tenter de résoudre leurs différends, trois heures avant de retrouver leurs partenaires.

Le couple franco-allemand se déchire depuis des mois autour des futures aides aux agriculteurs d'Europe de l'Est. Berlin, appuyé notamment par Londres, veut lier la question à une réforme de la politique agricole commune (PAC) dont Paris ne veut pas entendre parler avant 2006.

Pour sortir de l'impasse, la France a évoqué la possibilité d'élargir le cercle de ceux qui seront appelés à faire des sacrifices. Elle "a récemment fait des propositions" à l'Allemagne, a déclaré mercredi le porte-parole de la présidence française, Catherine Colonna.

"Après 2006, nous sommes ouverts à la réflexion sur la maîtrise globale des dépenses de l'Union, y compris des dépenses agricoles, à la condition que cela ne concerne pas seulement la PAC mais l'ensemble des dépenses", a-t-elle précisé.

Mardi, M. Chirac avait mis en cause la "ristourne" accordée aux Britanniques et évoqué un plafonnement des fonds structurels européens en recevant le Premier ministre danois Anders Fogh Rasmussen.

Sur cette base, une des idées françaises serait de poser quelques principes, prenant en compte les demandes de Berlin, dont le plafonnement des dépenses, y compris agricoles, selon une source diplomatique à Paris.

En pratique, ce plafonnement aboutirait à une baisse des dépenses agricoles puisqu'il faudrait alors partager à 25, une fois l'élargissement réalisé, ce qui était auparavant partagé à Quinze.

Le gouvernement allemand a pourtant fait part mercredi de son pessimisme sur les chances de parvenir à un "accord concret" à Bruxelles.

L'Allemagne souhaite en effet un accord fixant dès aujourd'hui le principe d'une dégressivité chiffrée des aides agricoles aux Quinze, que Paris refuse d'envisager, afin de compenser l'accroissement des aides directes à l'agriculture des nouveaux pays-membres, selon un haut responsable du gouvernement à Berlin.

Confrontés à cette partie de poker entre Français et Allemands, les autres pays se contentent de compter les points, a reconnu un peu amer un diplomate nordique. La présidence danoise de l'UE apprécie d'ailleurs modérément ces conciliabules préliminaires, qui laissent penser que les "grands" pays de l'UE cherchent une fois de plus à s'entendre entre eux. "Les décisions de Bruxelles se prendront à Quinze" a ainsi tenu à rappeler jeudi une source danoise.


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