"Ceux qui voulaient, sous prétexte d'élargissement, réformer La PAC dans la précipitation en sont pour leurs frais, car la PAC se trouve confirmée pour la période actuelle", a estimé Jean-Michel Lemétayer, président de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA). L'accord franco-allemand, trouvé en marge du sommet européen qui se poursuivait vendredi à Bruxelles, prévoit à partir de 2007 un plafonnement des aides financières agricoles au niveau atteint en 2006. Ce plafonnement implique que l'Union européenne élargie devra se partager le même budget à 25 qu'à 15. "Sans ignorer les difficultés que risque d'entraîner la limitation du budget, nous devons être capables de travailler dans un cadre budgétaire donné à une politique agricole qui satisfasse le consommateur en terme de qualité et assure aux paysans la possibilité de vivre de la vente de leurs productions", a ajouté M. Lemétayer. Pour la Confédération paysanne, "si le budget de la PAC est plafonné, voire réduit puisqu'il y aura redistribution, l'alternative sera de relever les prix agricoles".
"Si Franz Fischler (le commissaire européen chargé de l'Agriculture) est obligé de revoir sa copie, c'est une très bonne nouvelle", a jugé Christian Boisgontier, un des porte-parole du syndicat. La réforme que souhaite mener à bien M. Fischler pour 2004 consiste à "découpler", c'est à dire dissocier, le montant des aides agricoles et le niveau de la production. "Le compromis franco-allemand nous arrange bien car notre proposition de PAC peut y trouver sa place", s'est également félicité François Lucas, président de la Coordination rurale. Selon lui, "la PAC serait moins coûteuse à 25 qu'à 15, dans la mesure où elle serait financée par le consommateur et non plus par le contribuable". |