Alimentation
Bienfaits des aliments transformés: mythe ou réalité ?
par AFPil y a 23 ans2 min de lecture
LA VALETTE, 19 nov (AFP) - Les aliments "fonctionnels", censés être bénéfiques pour la santé grâce à leur transformation, envahissent les rayons des supermarchés, mais le Conseil de l'Europe a appelé cette semaine à la vigilance en l'absence de toute réglementation de ce marché, en croissance de 15 à 20%.
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"La plupart des pays européens sont actuellement dépourvus de cadre juridique régissant les aliments fonctionnels et les vertus sanitaires dont on les crédite", a souligné une résolution adoptée par la Commission permanente de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe réunie lundi à Malte.
Dans un rapport intitulé : "Aliments fonctionnels : intérêts du consommateur ou de l'industrie alimentaire", le rapporteur du projet le Britannique Bill Etherington (groupe socialiste) a demandé que "les bénéfices allégués" de ces aliments soient "scientifiquement démontrés" et leur sécurité "évaluée comme il se doit".
Ces aliments d'un nouveau type --jus de fruits additionnés de fibres, pâtes à tartiner avec huiles de poisson, yaourts avec cultures bactériennes actives, boissons énergétiques...-- rencontrent de plus en plus de succès auprès d'un public soumis aux carences d'un mode de consommation déséquilibré mais soucieux de sa santé.
Ils ont l'avantage de ressembler aux aliments traditionnels mais sont conçus pour apporter des éléments nutritifs supplémentaires pour une meilleure santé et sont parfois désignés sous le nom d'"alicaments", formé des mots +aliment+ et +médicament+.
"Le marché des aliments fonctionnels est l'un de ceux qui connaissent actuellement la plus forte croissance dans le monde développé. Il représente 32 milliards de dollars et enregistre une croissance annuelle de 15 à 20% à l'échelle mondiale", souligne le rapport du Conseil de l'Europe.
Selon une étude citée par l'organisation paneuropéenne, en 2003, 5 à 10% de l'ensemble des ventes au détail et des ventes de boissons en Europe seront des produits fonctionnels.
Si le rapporteur du projet, reconnaît un lien entre les aliments fonctionnels et la prévention de certaines maladies --cancer, diabète, maladies cardio-vasculaires, hypertension, ostéoporose ou arthrite-- il appelle toutefois à la prudence en insistant sur la nécessité d'une "approche scientifique rigoureuse" avant leur mise sur le marché.
En outre, les petits plus contenus dans les aliments fonctionnels ne doivent pas faire oublier au consommateur qu'un mode de vie sain et un régime alimentaire équilibré sont les premiers garants d'un bon état de santé, a souligné M. Etherington.
Il est important de relativiser les effets bénéfiques de ce type d'aliments et d'être conscient qu'il ne s'agit par d'un "remède miracle", a-t-il ajouté.
Mettant en garde contre une surconsommation de ces produits qui finirait par "provoquer de nouveaux déséquilibres", il a invité les gouvernements européens à ne pas laisser les industriels décider des aliments à produire "en fonction de considérations purement commerciales".