18 chefs d'Etat ou Premiers ministres d'Amérique Latine, du Portugal et d'Espagne, ainsi que le roi Juan Carlos, sont attendus dans ce site balnéaire à l'est de l'île, face aux Caraïbes. Pour la seconde fois consécutive, le président cubain Fidel Castro n'assistera pas à cette réunion. Plongés dans une grave crise économique, les pays du sous-continent cachent de moins en moins leurs critiques contre le protectionnisme des Américains et des Européens, déguisé en subsides à leurs agriculteurs. Fer de lance dans cette mise en cause du premier monde, l'Argentine a l'intention de faire inclure dans la déclaration finale une telle dénonciation, a révélé Carlos Ruckauf, son ministre des Affaires étrangères. "Comment admettre que les Européens dépensent plus pour une vache que nous pour un enfant dans notre région", s'est-il insurgé, avant d'assurer que ces aides "portent préjudice à (nos) populations, victimes d'une politique qui empêche la reprise économique". A propos des récriminations entre Américains et Européens sur leurs politiques respectives en la matière, Carlos Ruckauf, ancien vice-président argentin sous le mandat de Carlos Menem (1996-2000), les a qualifiées de "bataille d'éléphants, avec pour finir, écrasés sous leurs pieds, nous les Latino-américains". L'inclusion d'une telle mise en cause de l'UE dans la déclaration finale devrait faire l'objet de tractations, en raison d'un risque de veto de l'Espagne et du Portugal, tous deux membres des Quinze, à une condamnation. Le ministre des Affaires étrangères portugais, Antonio Martins, a déjà prévenu ses collègues qu'il se refuserait à signer un texte critique contre les subventions agricoles dans l'UE et leur a rappelé que ni Lisbonne, ni Madrid ne représentent l'UE, actuellement présidée par le Danemark. Ce thème de plus en plus récurrent avait déjà été au centre des récentes négociations en Equateur sur la Zone de libre échange des Amériques (ZLEA), appelée à être mise en oeuvre en 2005 pour quelque 800 millions de consommateurs. "Jusqu'ici, les signaux émis par les gouvernements les plus importants du Nord n'ont pas été d'ouverture, mais de restrictions", avait affirmé le 26 juillet le président brésilien Fernando Henrique Cardoso, avant de souligner que "l'on parle d'intégration, en pratiquant l'exclusion". |