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PAC La Commission réfute les accusations de la Banque mondiale

BRUXELLES, 21 nov (AFP) - Les commissaires européens au Commerce Pascal Lamy et à l'Agriculture Franz Fischler ont réfuté jeudi les récentes déclarations du chef économiste de la Banque mondiale Nick Stern qui a accusé l'UE et les Etats-Unis de faire preuve d'"hypocrisie" en matière de politique agricole.

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"Nous regrettons de devoir vous écrire en ces termes mais votre discours -au moins tel qu'il a été rapporté - menace la crédibilité de la Banque mondiale", ont affirmé les deux commissaires dans une lettre conjointe adressée à M. Stern, dont l'AFP a obtenu une copie.

Dans un discours à Munich mardi, rapporté par la presse, M. Stern a affirmé que "la loi agricole (Farm Bill) aux Etats-Unis et le récent accord en Europe pour repousser la réforme de la Politique agricole commune (PAC) sont dommageables".

Il a accusé les deux puissances de faire preuve d'"hypocrisie" en matière de subventions agricoles.

Les deux responsables européens ont rejeté l'accusation en affirmant qu'"il n'y a aucun accord pour repousser la réforme de la PAC".

"La Commission va présenter ses propositions" suite au compromis du sommet de Bruxelles fin octobre qui prévoit de plafonner à partir de 2007 les aides directes aux exploitants européens.

Ce compromis a de facto rendu caduc le plan de M. Fischler et la Commission doit présenter un nouveau projet dans le cadre des négociations à l'Organisation mondiale du Commerce.

Les deux commissaires rejettent aussi tout parallélisme entre la politique de l'Union européenne et celle des Etats-Unis en matière agricole. "Alors que l'UE réduit, à la fois en termes réels et relatifs, ses soutiens, les Etats-Unis font l'inverse", écrivent-ils.

Les commissaires ont appelé M. Stern à examiner ses statistiques. L'UE importe plus de produits agricoles des pays en développement que les Etats Unis, le Canada, le Japon et l'Australie ensemble, selon eux.

"Peut-être avant de faire un nouveau discours, préféreriez-vous contrôler les faits avec nous", ironisent-ils.

La lettre intervient alors que les pressions se multiplient sur l'UE pour qu'elle clarifie sa position en matière agricole.

Dans une interview à l'AFP, le directeur général de l'OMC, Supachai Panitchpakdi, a lancé jeudi un appel pressant aux Européens pour qu'ils présentent "dès que possible" leur propositions chiffrées sur la réduction des subsides agricoles dans le cadre de la négociation commerciale de Doha.


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