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Elevage porcin La confédération paysanne redoute une nouvelle crise du porc

RENNES, 17 oct (AFP) - La Confédération paysanne redoute une nouvelle crise de porc "plus grave que celle de 1999" et propose une maîtrise de la production afin d'enrayer la chute des cours sur les marchés européens où la surproduction est évaluée entre 1,5 et 1,8%.

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Estimant que "1% de surproduction entraîne une chute des prix de 15%", la Confédération recommande comme première mesure avec "effet immédiat" en France de vendre des carcasses d'animaux moins lourdes de 5 kg, qui passeraient de 75-100 kg à 70-95 kg.

A plus long terme, elle propose la mise en place d'un moratoire sur la création et l'extension des porcheries industrielles, une diminution de truies reproductrices dont seront exonérés les petits et moyens producteurs, une modification de la Loi sur la régulation économique avec la possibilité d'instaurer un prix minimum en cas de crise comme cela se fait pour les fruits et légumes et une réduction des effectifs de reproducteurs dans les élevages les plus importants.

"Une maîtrise de la production est la seule solution durable pour maintenir de nombreux paysans sur l'ensemble du territoire, autrement on s'achemine vers une crise plus grave que celle de 1999", a prévenu Pierre Brosseau, responsable de la commission nationale "porc" au sein de la confédération en menaçant d'une "action virulente, si on n'obtient pas gain de cause".

Au niveau européen, la Confédération paysanne suggère une réforme de l'Organisation commune du marché du porc (OCM) avec pour objectifs notamment de garantir aux producteurs des prix rémunérateurs tenant compte du prix de revient, de responsabiliser les surproducteurs aussi bien sur les volumes mis sur le marché que sur le financement des exportations par la suppression des aides publiques.

Les producteurs de porcs ont subi depuis un an une baisse de 14,6% de leurs revenus alors que les prix à la consommation sont restés stables et n'ont pas favorisé les achats, se plaignait récemment la FNSEA.

La semaine dernière, le prix du porc avait enregistré une nouvelle baisse au marché au cadran de Plérin (Côtes d'Armor) de 1,03 centime d'euros par rapport au précédent cours, s'établissant à 1,020 euro le kilo.

Quelque 250 éleveurs s'étaient alors mobilisés au marché de Plérin, qui sert de référence nationale, pour défendre le prix du porc, après avoir déjà refusé de vendre plutôt que de céder à la volonté des abatteurs-transformateurs d'en baisser le prix.

La porte de certains marchés, notamment en Asie, reste close près d'un an après l'alerte de fièvre aphteuse qui avait motivé la fermeture des frontières du Japon et de la Corée en 2001 et cette année.

Les éleveurs, qui doivent faire face à une baisse de leurs exportations au profit de la concurrence brésilienne, dénoncent également les marges, trop élevées selon eux, de la grande distribution. Selon des chiffres établis par l'Observatoire économique des prix de la filière porcine, les marges engrangées par le circuit de distribution sont passées entre 1994 et 2002 de 1,22 à 2,13 euros.

Par ailleurs, le sursaut des ventes enregistrées après la crise de la vache folle s'essouffle. La viande bovine a retrouvé son niveau de consommation rendant caducs les arguments qui permettaient au cours du porc d'être cher vendu plus cher l'an dernier.


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