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Sud-est Des millésimes moins sinistrés que les viticulteurs

NIMES, 7 nov (AFP) - Les inondations de septembre dans le sud-est de la France n'auront peu d'impact sur les millésimes dans le Gard, l'Hérault et le Vaucluse, même si elles portent un nouveau coup à une économie en crise, selon une enquête réalisée par l'AFP auprès des professionnels du secteur.

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"Les conséquences des inondations sur le raisin sont faibles, puisque les parcelles limonées n'ont pas été vendangées afin de préserver la qualité du produit. Les raisins utilisés ont en outre été sévèrement triés", indique Gérard Sanchez, président de l'Institut coopératif du vin de Nîmes, en prévoyant, après deux années fastes, des "millésimes corrects et différents" : des blancs et rosés plus "acide" et des rouges plus "épicés" en raison d'un déficit de maturité.

Dans le Gard, principal département touché, 12% du vignoble soit près de 8.000 hectares ont été recouverts d'eau, notamment dans les plaines installées en bordure des rivières du Vidourle, du Gardon et de la Cèze, où sont produits les vins de pays. Les pertes de récoltes atteignent 32 M d'euros, soit 600.000 hectolitres représentant une baisse de 20%.

"Les vins d'appellation contrôlée ont été pour la plupart épargnés, car ce sont des vignobles de côteaux, rarement immergés", selon Jacques Oustric, technicien viticole à la chambre d'agriculture du Gard.

Les AOC Côtes du Rhône perdront 4 à 5% en volume, indique Inter-Rhône, principal organisme pour la Vallée du Rhône, second vignoble français. Sur des terrasses plus basses, les AOC gardoises, notamment à Codolet et Chusclan, ont été plus touchées, de même que le prestigieux Châteauneuf-du-Pape, dans le Vaucluse, qui subira une perte de 25 à 30% mais présentera un "millésime honorable", selon Alain Jaume, président du SIDAOC, syndicat de défense de l'appellation.

Pour Jean-Philippe Granier, du syndicat des vingnerons du coteaux du Languedoc, les AOC de l'appellation afficheront des pertes de 30 à 50% dans la zone gardoise, tandis que dans l'Hérault, le domaine du Pic-Saint-Loup a été moins touché. "Ironie du sort, la baisse de récolte est plus due à la sécheresse de juillet qu'aux inondations", observe-t-il.

Si la qualité des vins ne suscite guère d'inquiétude, les vins de pays profitant même du déclassement de certains AOC, le manque à gagner sur les ventes directes, au cavistes et à la restauration, pourrait sérieusement amputer le chiffre d'affaires des vignerons, beaucoup de villages ayant perdu leurs commerces.

En attendant les aides exceptionnelles, Denis Verdier, président de la fédération des caves coopératives du Gard et président national des vignerons de France, a ainsi donné comme consigne "une augmentation des prix sur les vins de tables et de pays de 15%". "Depuis deux ans, les prix ont chuté, c'est l'occasion de faire un rattrapage", estime-t-il.


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