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Vins Ambiance mi-figue, mi-raisin pour la 142e vente des Hospices de Beaune

BEAUNE (Côte-d'Or), 14 nov (AFP) - Moment important pour la Bourgogne viticole, la traditionnelle vente aux enchères des Hospices de Beaune, dont la 142e édition se tiendra dimanche, a lieu cette année dans une ambiance mi-figue, mi-raisin.

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Même si une partie du vignoble, en particulier dans le sud (Mâconnais), souffre durement de la crise, le millésime 2002 se présente sous les meilleures auspices: certains prédisent même que, cette année, la Côte de Nuits pourra produire les meilleurs vins rouges de France après avoir bénéficié de conditions météorologiques idéales, contrairement au sud et au sud-ouest de la France.

Pour alimenter leur optimisme, les professionnels de la place font circuler une copie d'un article publié en octobre par Wine Spectator, magazine américain considéré généralement comme peu amène envers les vins français.

Sous le titre "Avec une récolte presque parfaite, la Bourgogne pourrait obtenir son millésime longtemps attendu", le journaliste estime que la Bourgogne pourrait avoir produit un "millésime en or", les deux cépages de la région, le pinot noir et le chardonnay, ayant donné, selon lui, "une qualité exceptionnelle qui, dans cette région difficile, a lieu seulement quelquefois au cours d'un siècle".

Les Bourguignons en oublieraient presque la concurrence des vins du Nouveau Monde, qui grappillent des parts de marché à l'étranger, et les difficultés des vins d'appellations génériques, la gamme moyenne.

Dans le département le plus au sud, la Saône-et-Loire, des milliers d'hectolitres des vendanges précédentes ont dû être stockés pour permettre l'arrivée dans les cuves du nouveau vin et de nombreuses exploitations sont en difficultés.

Avant même ces nuages, la Bourgogne viticole s'était lancée dans une vaste réflexion. Elle a abouti, en juillet, au lancement d'un plan d'action jusqu'à 2006, avec la collaboration de l'agence McCann-Erickson. Les deux mots d'ordre sont amélioration de la qualité et simplification de l'offre.

Avec un vignoble morcelé comme nulle part ailleurs et des milliers de producteurs, la Bourgogne souffre d'un manque de "lisibilité" auprès du consommateur, selon le Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne (BIVB) qui réunit les deux familles, négoce et viticulture.

"Nous devons envoyer un message de simplicité", souligne Pierre-Henry Gagey, PDG de la maison Louis Jadot et président du syndicat des négociants.

Si les actions sont engagées au niveau régional, les professionnels attendent également beaucoup du ministre de l'Agriculture, qui attend les propositions des uns et des autres d'ici la fin de l'année via l'Office national interprofessionnel des vins (Onivins), établissement public, et l'INAO (Institut national des appellations d'origine).

Après avoir planché, le comité régional de l'INAO de la Grande Bourgogne propose une adaptation du schéma des appellations qui régit depuis 1935 le vignoble avec la création d'un "vin des cépages de France" (VCF), vin "technologique" susceptible de concurrencer à armes égales les productions du du Nouveau Monde.

Ce VCF pourrait assembler des vins d'autres régions à la condition que s'applique la règle internationale des 85% sur le millésime et le cépage. Pour ses promoteurs, cela permettrait lors d'années difficiles une "porte de sortie honorable" pour des vins AOC de qualité insuffisante, ce qui est impossible actuellement en France.


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