Les manifestants, à l'appel du collectif "anti Ferso bio" constitué par des habitants des communes environnantes, ont campé toute la journée devant l'usine chimique pour "dissuader Total de vendre son terrain à Ferso". L'entreprise d'équarissage, qui tranforme à Agen les déchets animaux de 15 départements du sud-ouest en farines, compte s'installer à côté d'Atofina et lui revendre la vapeur produite lors de l'incinération de ses farines. Les responsables de Ferso bio espèrent que leur dossier, baptisé Sovalis, sera sélectionné par les pouvoirs publics en 2003 dans le cadre du programme national d'élimination des farines animales. La Mission interministérielle pour l'élimination des farines animales (MIEFA) a annoncé mercredi une première liste de quatre projets retenus dans l'Orne, les Deux-Sèvres, la Meurthe-et-Moselle et l'Ille-et Vilaine, qui doivent encore être soumis aux autorités communautaires. "Le sud-ouest n'a pas besoin d'une usine spéciale, les incinérations dans les cimenteries suffisent", a estimé le président du collectif anti-Ferso, Jean Adoue.
"Nous craignons que, malgré les dénégations, Ferso transfère à Lannemezan son usine de traitement des déchets crus avec ses odeurs horribles", a ajouté une autre opposante, Marie-Agnès Brugère. Après avoir rencontré les manifestants, le directeur de l'usine Atofina Roger Capony a déclaré à l'AFP que "le projet Ferso a un intérêt géographique, il ne semble pas dangereux, mais nous ne donnerons notre accord qu'en fonction de l'avis des communes concernées et de l'administration". "Le projet peut apporter 50 emplois directs, nous allons mener une analyse technique poussée et donner notre avis à la fin du premier semestre 2003 après concertation avec la population et les communes voisines, dont certaines sont contre le projet, comme Labarthe-de-Neste", a déclaré de son côté l'adjoint à l'urbanisme du maire de Lannemezan, Roger Pham. |