Christian Picart, le Pdg, son directeur des achats, et deux cadres de sa filiale Districoupe, qui fournit l'ensemble des restaurants de la chaîne en viande, ont été placés en garde à vue par la cellule de recherches de la gendarmerie de Paris, agissant sur commission rogatoire de la juge Marie-Odile Bertella-Geffroy, a-t-on précisé.
Ces gardes à vue font suite à des perquisitions et des auditions visant notamment Districoupe, menées depuis le mois de septembre. Celles-ci pourraient indiquer que le groupe a importé de la viande britannique frauduleusement après l'interdiction édictée en 1996 et ce jusqu'à l'an 2000, a-t-on indiqué, précisant que les garde à vues ont notamment pour but de recouper certaines informations recueillies.
Après ces découvertes, la juge d'instruction avait obtenu du parquet un réquisitoire supplétif lui permettant de poursuivre ses investigations sur le terrain de la fraude.
Le groupe Buffalo Grill compte environ 260 restaurants en France et dans le reste de l'Europe, notamment en Espagne, en Belgique et en Suisse. Sollicitée mardi en fin d'après-midi par l'AFP, la direction du groupe n'était pas joignable.
La juge est saisie de ce dossier depuis décembre 2000, suite au dépôt de plaintes avec constitution de partie civile de plusieurs victimes du nouveau variant humain de la maladie de Creutzfeldt-Jakob. Les gendarmes saisis de l'enquête ont dressé un tableau des habitudes alimentaires des victimes pour tenter de remonter la chaîne de contamination et deux d'entre elles avaient mangé régulièrement chez Buffalo Grill.
Toutefois, même si les soupçons de fraude pesant sur Buffalo Grill étaient avérés, rien ne permet de dire pour l'instant que c'est dans ses restaurants que les victimes ont été contaminées.
Des recherches pourraient d'ailleurs être menées dans d'autres entreprises, en fonction des habitudes alimentaires d'autres victimes.
Quatre personnes sont décédées à ce jour de la forme humaine de la maladie de la vache folle en France et, "au pire" quelque 300 cas pourraient être diagnostiqués dans les décennies à venir, selon un rapport sénatorial récent.
Depuis l'ouverture, en décembre 2000, d'une information judiciaire contre X pour "homicide et blessures involontaires et mise en danger de la vie d'autrui", les enquêteurs examinaient, pas à pas, les différents niveaux de décision ayant pu avoir un impact sur la contamination de la maladie. |