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Vins Bouchage : la capsule à vis comme alternative au liège ?

Plébiscité dans les nouveaux pays producteurs et les nouveaux consommateurs, le bouchage par capsule à vis était jusqu'à présent presque absent du paysage des vins français. A l'avenir, malgré son image, la capsule pourrait réussir à faire valoir ses atouts sur le bouchage traditionnel.

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65 % des consommateurs britanniques seraient prêts à acheter des bouteilles obturées avec des capsule à vis ! Des consommateurs qui se sont récemment montrés intéressés par cette technique de bouchage qui a été testée avec succès par l'enseigne de distribution britannique Tesco.

Les nouveaux consommateurs de vin, à l'instar "des consommateurs du Nouveau Monde, sont exigeants et ne veulent pas prendre de risques" explique Bruno de Saizieu, directeur commercial de Péchiney-Capsules, le numéro un du capsulage à vis.

Pour répondre à leurs attentes, les bouchons en liège, accusés de donner les fameux "goûts de bouchon", ont donc été bannis par certains producteurs australiens, néo-zélandais et californiens qui n'ont pas hésité à faire appel aux bouchons synthétiques ou aux capsules à vis.

Pourtant, seules 3 à 7 % des bouteilles présenteraient des "goûts de bouchon". Un défaut dû à des molécules de la famille des TCA que l'on retrouve dans le liège.

Le liège reste aujourd'hui encore le principal outil de bouchage puisque 92 % des bouteilles de vin sont bouchées traditionnellement. En France notamment, le bouchon en liège est roi.

Une supériorité qui s'explique par l'aspect traditionnel et la notoriété plus importante du bouchon en liège qui est également perçu comme un signe de la qualité du vin. Selon un sondage réalisé par la Sofres, 85 % des Français considèrent que l'usage du liège est "indispensable" ou "préférable". Ils apprécient aussi son bruit éminemment sympathique au débouchage. Des qualités que ne possède évidemment pas la capsule à vis qui connaît jusqu'à présent un réel déficit d'image. Mais les choses pourraient pourtant bien ne pas rester en l'état.

Choisie initialement pour des vins de consommation rapide, la capsule à vis avait été adoptée en France par quelques négociants bordelais pour des marchés d'exportation. Elle restait toutefois impensable sur des bouteilles haut de gamme. Et pourtant, en 2000, une winerie californienne a franchi le pas avec un flacon vendu à 125 euros pièce. D'autres producteurs lui ont alors emboîté le pas. Dernier en date, et non des moindres, Jean-Pierre Frick, le vigneron biodynamicien de Pfaffenheim en Alsace qui vient ainsi de faire tomber un tabou. Un choix qu'il explique par son "ras-le-bol" des déviations organoleptiques dues aux problèmes de bouchon qui "ne sont pas seulement responsables des goûts de bouchon" confesse-t-il.

Il vient donc d'opter, sans doute une première en France, pour une capsule à vis en inox produite en Allemagne. "Globalement, cela revient au même prix qu'un bouchon en liège. Mais j'ai l'assurance en plus de conserver le vin intact." Il a donc acquis une nouvelle ligne d'embouteillage et obture dorénavant l'ensemble de sa gamme de vins (de 5,10 à 30 euros) avec le bouchage à vis.

D'autres vignerons pourraient désormais s'orienter vers ce type d'obturateur qui présente plus d'avantages en matière d'étanchéité que les bouchons en liège. Une opportunité pour Péchiney-Capsules qui propose une capsule à vis en aluminium (Stelvin) "spécialement conçue pour les vins tranquilles et dotée d'un joint d'étanchéité spécifique. Grâce à notre concept Stelvin, les arômes et le bouquets du vin sont conservés et la capsule assure une parfaite étanchéité", souligne Caroline Lenglin, de Péchiney-Capsules.

"Le nombre de clients a progressé de 400 % en 5 ans" se félicite-t-elle. "Après le Nouveau Monde, les Etats-Unis et la Suisse, nous observons depuis l'an dernier un démarrage en Allemagne, au Chili et en France où plusieurs vins de Bordeaux ont adopté ce système."



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