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Le vignoble de Menton Un vin entre amis

MENTON (Alpes-Maritimes), 16 mai (AFP) - "A force de parler de vin, on s'est dit: +Et si on achetait un vignoble ?": Philippe Fournery, membre fondateur de la confrérie de l'Etiquette, fait partie de la cinquantaine de bénévoles qui ont relancé le vignoble de Menton, perché au-dessus de la ville, au pied du monastère de l'Annonciade.

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Vignoble ? le terme est fort si l'on considère qu'il ne compte que sept cents pieds de vigne qui s'étendent en terrasses sur 1.500 m2. Mais la réalité est pourtant là: quatre cents kilos de raisins récoltés chaque année depuis dix ans permettent de produire 300 bouteilles de vin.

"Jusque dans les années 1920, tous les Mentonnais qui possédaient un lopin de terre avaient quelques arpents de vignes et faisaient du vin pour leur consommation personnelle", raconte Jean Padovani, président de la confrérie de l'Etiquette.

"Aujourd'hui encore, il y a un concours annuel des vins du Mentonnais auxquels participent les habitants d'une dizaine de villages qui font toujours leur vin", renchérit Philippe Fournery.

La confrérie de l'Etiquette, "une bande d'amis qui se réunit pour déguster des vins", ne pouvait qu'adhérer à cette tradition. A défaut de pouvoir acheter un vignoble, ils sont allés voir les moines du monastère de l'Annonciade.

"Ils avaient cessé de faire du vin en 1960 et les vignes étaient en friche. Ils nous ont autorisé à nous en occuper dès que nous les avons sollicités en 1990", précise Jean Padovani.

Il a fallu trois ans pour les remettre en état et six ans pour obtenir la première récolte à partir des deux cépages locaux, le malunvern et le barbaroussa, et du mourvèdre, syrah, rolle, cinsault, grenache, les cépages de la Méditerranée.

"Nous faisons un assemblage pour avoir un vin de qualité. Nous ne nous sommes pas limités au malunvern et au barbaroussa car ce sont des cépages à gros rendement qui donnent des vins dilués", explique Philippe Fournery.

Les membres de la confrérie, d'anciens chefs d'entreprises pour la plupart à la retraite, ont sollicité l'aide d'un oenologue varois pour élaborer le vin, et d'un viticulteur du Roussillon pour tailler la vigne. Tout au long de l'année, le travail est effectué par les membres de la confrérie.

Les vignes ne sont pas traitées avec des insecticides, les raisins sont égrappés à la main, le vin est vinifié dans une cuve en inox, sans apport de levures chimiques. "On s'efforce de faire un vin en fonction du terroir. On essaie de faire comme les grands", dit Philippe Fournery qui a suivi des cours d'oenologie pendant deux ans.

En 2001, il n'y a pas eu de vinification, la récolte n'ayant pas été jugée de qualité.

Au début, il s'agissait de faire connaître et partager le plaisir du vin à travers des dégustations. Aujourd'hui, la confrérie, créée par un ancien assureur de Menton, Louis Imbert, estime que le vignoble rend leur démarche plus crédible.


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