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Bordeaux Le président de Vinexpo pour une restructuration de la production des vins

BORDEAUX, 27 juin (AFP) - Le président de Vinexpo, Jean-Marie Chadronnier, s'est prononcé vendredi pour une restructuration du système de production des vins français, notamment du bordelais, à l'issue de cette manifestation qui vient de réunir pendant cinq jours à Bordeaux quelque 48.000 professionels venus du monde entier.

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"Sans vendre notre âme au diable, ni nier nos valeurs fondamentales, il est vital de s'adapter au marché actuel et à sa concurrence, et cela implique de repenser sur le long terme notre sytème de production", a déclaré dans un entretien à l'AFP M. Chadronnier, qui est également viticulteur et président de la maison de négoce bordelaise CVBG.

Cette restructuration concerne une production "trop fragmentée", notamment le vignoble bordelais qui compte quelque 12.000 producteurs et 57 appellations "qui déconcertent les consommateurs", a-t-il souligné.

M. Chadronnier a estimé que les viticulteurs français, tout en conservant la qualité qui a fait la renommée mondiale de leurs vins, devaient s'adapter aux nouvelles règles du marché dans un pays où la réglementation, concernant notamment les cépages, est trop contraignante par rapport à des pays du Nouveau Monde, comme l'Australie, les Etats-Unis ou le Chili.

"Nous devons jouer avec les mêmes règles du jeux que les autres, souligne-t-il, faute de quoi nous partons avec des handicaps que nous nous imposons, alors que le consommateur s'en fiche totalement". Selon la réglementation française, un vin de cépage doit être fabriqué à 100% avec le même cépage, alors que la législation européenne autorise un taux minimum de 85%. Et les producteurs du Nouveau Monde profitent d'une grande souplesse pour s'imposer dans contexte de concurrence féroce.

"Quelle que soit leur catégorie, a estimé M. Chadronnier, les vins français doivent pouvoir travailler avec des règles identiques à celles de leurs concurrents. La règle générale devrait être d'avoir la même réglementation dans le monde entier pour la production et l'étiquettage des vins".

"Nous nous imposons des contraintes qui nous obligent à une production plus compliquée et moins compétitive, parce que plus chère", a-t-il ajouté. Estimant qu'il fallait relativiser l'idée de crise dans le secteur du vin, Jean-Marie Chadronnier a mis l'accent sur la nécessité d'un marketing plus efficace, notamment en terme de clarté de l'offre, à l'exemple des pays du Nouveau Monde.

Cette démarche vise surtout les jeunes, les nouveaux consommateurs, qui ont "des attentes différentes" et qui "face à la variété étonnante des prix et des appellations, ne savent pas choisir". D'où la nécessité, pour les vins français de simplifier les offres et de mettre en place, comme les pays du Nouveau Monde, des concepts simples.


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