Le magistrat a précisé que le Parquet ne faisait pas appel de l'ordonnance de placement à l'extérieur de la juge d'application des peines rendue publique vendredi. "Pas d'appel, pas de commentaire, cela signifie une libération en fin de matinée", a déclaré le procureur joint par téléphone. Le militant antimondialisation José Bové, incarcéré depuis le 22 juin à la maison d'arrêt de Villeneuve-lès-Maguelonne (sud) pour destruction de plants transgéniques, purge une peine réduite de dix à six mois en raison de grâces présidentielles. Il pourra désormais achever sa peine en placement extérieur avec un travail à mi-temps "sans surveillance de l'Administration pénitentiaire auprès de l'Association pour l'aménagement du Larzac (APAL), dans la Ferme de l'Hôpital du Larzac à Millau", près de chez lui, selon l'ordonnance prise vendredi par la juge d'application des peines de Montpellier Danielle Maccioni. "C'est une bonne chose, mais l'intolérable reste, c'est-à-dire la condamnation et l'incarcération" du syndicaliste paysan José Bové, a commenté Nicolas Duntze, porte-parole de la Confédération paysanne. "Nous n'avons pas à nous réjouir que la justice fonctionne bien, c'est la moindre des choses", a-t-il insisté. Jean-Emile Sanchez, secrétaire général de la Confédération, a appelé "à la mobilisation pour 14H00", heure prévue de sortie de prison de José Bové. "Il est probable qu'entre 200 et 400 personnes nous rejoignent", a-t-il ajouté. Les responsables de la Confédération paysanne ont établi leur comité d'accueil dans une cabine installée sur un terre plein a 150 m de la maison d'arrêt. L'aménagement de peine obtenu par José Bové est prévu par l'article D 136 du Code de procédure pénale, qui permet à un détenu condamné à moins d'un an de "travailler à l'extérieur (...) sans être soumis à la surveillance continue du personnel pénitentiaire". L'APAL, basée à Millau (Aveyron) près de sa bergerie, qui s'occupe de l'aménagement du plateau, a proposé un emploi à mi-temps au leader paysan, qui permettra à José Bové de se consacrer "le reste du temps, à son exploitation et à ses activités syndicales". Il devra cependant obtenir l'autorisation du juge d'application des peines de Millau quitter le département et a fortiori le pays. |