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OMC / antimondialisation José Bové prend date pour le sommet de Cancun

VILLENEUVE-LES-MAGUELONE (Hérault), 2 août (AFP) - Le militant syndicaliste et altermondialiste français, José Bové, a réaffirmé samedi à sa sortie de prison son intention de faire échouer le sommet de l'Organisation mondiale du Commerce (OMC) à Cancun (Mexique) en septembre.

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"Je l'affirme: on peut faire échec au sommet de Cancun. A la mi-septembre, nous allons nous mobiliser contre ceux qui veulent que ce sommet soit encore un moyen d'élargissement du marché", a déclaré José Bové à la presse et à ses partisans.

"Il y a quatre ans, nous avons fait échouer le sommet de Seattle, demain ce sera celui-là!", avait-il déclaré dans un entretien réalisé par la Dépêche du Midi durant sa détention et publié samedi.

José Bové, dont la peine réduite à six mois de prison expire à la mi-décembre, bénéficie d'un statut de "placement à l'extérieur" qui lui offre une quasi-liberté soumise toutefois à l'autorité du juge d'application des peines (JAP) de Millau (Aveyron, sud).

Il lui faudra ainsi obtenir l'autorisation de la justice de quitter le territoire français pour se rendre à Cancun. "Il est encore trop tôt pour parler d'autorisation, je vais d'abord rencontrer (le ministre français de l'Agriculture) Hervé Gaymard, sans doute après le 20 août", a-t-il répondu sur ce point.

"Au moment où il le faudra, je me tournerai vers le JAP mais je suis d'ores et déjà officiellement accrédité" pour la Confédération paysanne, a-t-il dit.

Son avocate Marie-Christine Etelin avait déjà fait savoir le 22 juillet que son client était "accrédité comme délégué français représentant la Confédération paysanne" pour le sommet de Cancun.

M. Gaymard doit consulter les responsables des syndicats agricoles en préalable au sommet.

"Nous pouvons empêcher les OGM d'entrer dans l'agriculture et l'alimentation, nous poursuivons ce combat", a enchaîné José Bové, condamné à dix mois de détention pour destruction de plants de riz transgénique. "Ce n'est pas en emprisonnant un responsable du mouvement social qu'on arrête le mouvement social; ce n'est pas en prison qu'on arrête les convictions. Bien au contraire", a-t-il lancé.

Réagissant à son aménagement de peine qui lui permet de finir de la purger en placement extérieur dans le Larzac, le leader paysan a observé qu'il avait "demandé ce à quoi chaque détenu a droit et rien de plus".

M. Bové a dénoncé les conditions de détention en assurant que "la situation de la France du sous-sol s'est aggravée" depuis sa précédente incarcération l'an dernier et que "les gens en prison ne sont pas traités comme des êtres humains à part entière." "J'ai continué mon travail syndical en prison où il y a des cas inacceptables, notamment un détenu malade du sida qui n'a pu être libéré et pour lequel nous avons fait pression afin qu'une commission se penche sur son sort".

Le syndicaliste paysan a indiqué qu'au cours de la première semaine de son contrat à mi-temps au sein de l'Association pour l'aménagement du Larzac (APAL) il serait "affecté à la préparation du stand de l'APAL au Larzac" où plusieurs dizaines de milliers de personnes sont attendues par les organisateurs qui célèbrent du 8 au 10 août les trente ans de la lutte victorieuse contre l'expropriation du causse par les militaires.

M. Bové et ses deux à trois cents partisans devaient quitter Villeneuve-lès Maguelone en milieu d'après-midi pour Millau après un dernier "tam tam" rituel, qui consiste à se faire entendre à la ronde en frappant avec des instruments en fer sur une rambarde de sécurité métallique longeant la route de la prison.


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