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Bouches-du-Rhône La parade anti-feu des Alpilles

MOURIES (Bouches-du-Rhône), 6 août (AFP) - Dévasté par le feu en juillet 1999, le massif des Alpilles, bijou de la nature méditerranéenne, fait l'objet de mesures de réhabilitation et prévention présentées comme exemplaires, dont les premiers travaux d'importance viennent de s'achever.

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Plus de 2 300 hectares de garrigue et de pinède avaient disparu dans cet incendie de trois jours entre les Baux-de-Provence, Maussane-les-Alpilles, Mouriès et Saint-Rémy-de-Provence, provoquant un "désastre pour l'environnement", selon les termes du Premier ministre de l'époque Lionel Jospin.

Ses successeurs politiques ont eu les mêmes mots pour qualifier les dégâts provoqués par les incendies de juillet dans les massifs du Var. Même si les conditions géographiques n'ont rien de comparable, l'expérience des Alpilles servira de modèle pour la reforestation et la mise en sécurité des collines pelées des Maures.
D
oté d'un budget de trois millions d'euros, provenant pour l'essentiel du Conseil général des Bouches-du-Rhône et du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur, ce programme comprend une série d'actions de restauration du paysage et de protection du massif entreprise l'an dernier, une fois terminés les premiers travaux d'urgence et l'abattage des arbres brûlés.

Le profane reconnaîtrait parfois difficilement la main de l'homme sur cette zone, qui aspire à la classification de Parc naturel régional. La nature a en effet d'elle-même repris le dessus. Mais les interventions au scalpel et à long terme des techniciens mandatés par l'Agence publique du massif des Alpilles (APM), au terme d'une vaste concertation (pompiers, collectivités, ONF, habitants...), l'ont bien aidée. Ou l'aideront en cas d'incendie.

C'est le cas par exemple de la mise en place d'un réseau de neuf énormes citernes enterrées de 60 m3, dont quatre sont reliées à des abreuvoirs destinées à des troupeaux réinstallés sur le massif.

Six sites de pâturage ont ainsi vu le jour sur plus de 500 ha. Quelque 3 000 brebis, 60 ânes et 70 chèvres oeuvrent là "à la bio-diversité et à l'aménagement des terrains en maintenant un couvert de végétation rase", note Rémi Dureau, ingénieur pastoraliste.

Plus visible à l'oeil nu, un réseau de piste DFCI (Défense de la forêt contre les incendies) a été développé, en concertation avec les pompiers locaux et des aires de stationnement obligatoire à proximité du massif ont été construites. Car "avant, les gens se garaient n'importe où, puis pénétraient dans le massif avec leur 4X4. Cela limite désormais les risques", explique Benjamin Noc, technicien de terrain à l'AMP.

Autre programme lourd en cours, parallèlement à un énorme travail de terrassement : les plantations forestières. Quatre sites de plantations de feuillus (chênes verts, blancs, cerisiers..) ont été créés sur 40 ha, pour empêcher le pin d'Alep, initialement maître du terrain mais plus facilement inflammable, de proliférer à nouveau. Les feuillus, en favorisant là-aussi la bio-diversité, jouent du coup un rôle de coupe-feu, comme les champs de luzerne ensemencés.


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