La vague de chaleur aurait fait déjà plus de cent morts en France, essentiellement des personnes âgées et fragilisées, selon une Association de médecins urgentistes, et au moins 24 en Espagne à la suite de deux nouveaux décès, d'un sexagénaire à Saragosse (nord) et d'une octogénaire à Cordoue (sud), décomptés mardi. Le bilan en Espagne ne comprend pas les décès dus à des pathologies aggravées par la canicule, alors que le président de l'Association des médecins urgentistes hospitaliers de France (Amuhf) Patrick Pelloux reconnaît que "ceux qui meurent ont généralement des pathologies sous-jacentes : des cancers, des problèmes cardio-vasculaires ou d'autres soucis de santé qui les fragilisent". Dans les villes du nord de l'Italie, le seuil d'alerte pour la santé publique est dépassé depuis plusieurs jours, selon un responsable des services météorologiques, alors que la presse attribue à la canicule le décès d'une quinzaine de personnes âgées, huit à Milan et sept à Turin. "A Milan, la température est grimpée à 39,3 degrés Celsius lundi et le taux d'humidité à 95%, ce qui est un indice d'inconfort très élevé pour la population", a indiqué mardi le colonel de l'armée de l'air Massimo Capaldo, qui dirige le réseau national de stations de météorologie. Il n'avait jamais fait aussi chaud à Milan depuis 1763, selon un service de météorologie locale, et des records absolus de chaleur ont été enregistrés lundi dans plusieurs autres villes du nord et du centre de l'Italie. En Suisse, un record absolu de température a été battu lundi à Grono, dans le canton des Grisons (est), avec 41,5°C degrés, a indiqué mardi MétéoSuisse. En Espagne, la vague de chaleur, qui sévit depuis juin, est surtout exceptionnelle par sa durée, selon l'Institut espagnol de la météorologie qui prévoit une baisse des températures à partir de jeudi, de 10 degrés dans le nord-ouest et de 4 à 5 degrés dans le reste du pays. Le Portugal connaît aussi sa plus longue canicule, avec quinze jours consécutifs depuis le 29 juillet et l'Autriche enregistre son été le plus chaud depuis 1768, selon les responsables des services météorologiques. Sur le front des incendies, les pompiers portugais poursuivaient mardi, pour le quatrième jour consécutif, leur lutte contre des flammes qui dévastent le massif forestier de la Serra de Monchique, dans l'extrême sud du Portugal. Ce foyer échappait mardi à tout contrôle et risquait de se propager en direction d'installations touristiques de la côte sud-ouest, alors que les changements constants de direction des vents compliquent la tâche des pompiers. Les incendies catastrophiques ont fait 15 morts au Portugal depuis la fin juillet, alors que 215.000 hectares ont été brûlés depuis le début de l'année, selon une nouvelle estimation de la Direction générale des Forêts. La lutte contre le feu se poursuivait également mardi en Catalogne, dans le nord-est de l'Espagne, où quelque 3.600 hectares de forêts et de maquis ont été dévastés depuis dimanche par deux incendies qui ont provoqué la mort de cinq personnes. Au total, plus de 30.000 hectares de forêts et de maquis ont été la proie des flammes depuis le début août en Espagne, selon des estimations des autorités. En France, où 37.000 ha ont été dévastés par le feu depuis le début de l'été, selon la sécurité civile, deux incendies progressaient mardi en Corse du Sud. Un foyer, qui a détruit près de 1.200 hectares de végétation depuis dimanche dans les Cévennes en Lozère (sud), était "stabilisé", selon les pompiers. En Croatie, touchée par près de 400 incendies depuis début juillet, seuls deux foyers étaient encore actifs mardi, l'un près du parc national de Paklenica (centre) où 200 hectares de sous-bois ont brûlé et l'autre en Istrie (nord). La canicule a par ailleurs contraint les autorités françaises, allemandes et néerlandaises à prendre des mesures de précaution pour éviter une pénurie d'électricité. Ainsi, aux Pays-Bas, les autorités ont reconduit l'alerte rouge lancée lundi, alors qu'en France et en Allemagne, des dérogations ont été accordées aux centrales nucléaires et thermiques pour qu'elles puissent rejeter de l'eau plus chaude que la normale dans les fleuves ou dépasser les températures de refroidissement. |