Login

Vins de Loire Les professionnels rêvent d'un "grand" millésime 2003

ANGERS, 13 août (AFP) - Beaucoup de soleil, un peu de fraîcheur retrouvée depuis quelques jours et des vignes saines : les professionnels des vins de Loire, 3e région viticole française par la surface et le volume de production, se prennent déjà à rêver d'un "bon" voire "grand" millésime 2003.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

Dans ce vaste vignoble qui s'étire le long du grand fleuve, de Nantes (Loire-Atlantique) à Sancerre (Cher) sur plus de 73.000 ha et 1.000 km, les premières vendanges devraient être lancées dans les terroirs du muscadet entre le 20 et le 25 août.

Le raisin donnant le fameux vin blanc du Pays nantais affiche en effet une "précocité d'environ trois semaines" par rapport à 2002, indique à l'AFP Jean-Louis Brosseau, conseiller viticole à la chambre d'agriculture de la Loire-Atlantique.

"Cette situation est liée à la précocité de la floraison, favorisée par un très beau temps au mois de mai, et le soleil ne nous a presque pas quittés depuis", se réjouit le spécialiste. "Le climat un petit peu moins chaud de ces derniers jours et l'humidité plus forte dans l'air accélèrent encore la maturité des raisins, sans que ceux-ci n'aient à souffrir de la sécheresse", ajoute-t-il.

Autant de données, ajoutées au "bon état sanitaire" de la vigne et à la perspective de "rendements modérés" (environ 50 hl/ha au lieu de 55), qui "permettent d'envisager un grand millésime", correctement valorisé, selon M. Brosseau.

En Anjou-Saumur-Touraine, premier secteur de production de la région (environ 1.630.000 hl par an sur quelque 2,7 M hl), on s'attend plus encore à une récolte donnant "peu de vin" --à la différence du Pays nantais, une vague de gel et de grêle a sévi ici au printemps--, tout en prévoyant aussi "une qualité exceptionnelle".

"On pense avoir par exemple de très grands moelleux", confie Jean-Pierre Gouvazé, délégué régional Touraine à Interloire, l'interprofession des vins du Val de Loire. "De telles conditions, des vignerons qui ont 60 ans d'expérience n'en ont jamais vu", assure-t-il.

Plus en amont, dans le petit vignoble de Centre-Loire (sancerres, ménetous-salons, quincys...), où l'influence océanique est largement atténuée, l'heure est davantage à l'"expectative", les professionnels s'inquiétant de "jeunes vignes qui commencent à souffrir un peu" sous l'effet de la canicule.

"On a certes des conditions pour faire un bon millésime, mais tout va dépendre de ce qui va se passer dans les 15 prochains jours", explique le directeur du Bureau interprofessionnel des vins du Centre (BIVC), Benoît Roumet.

"A chaque fois que l'on me demande de me prononcer sur la qualité du millésime au mois d'août, je réponds: +attendons le mois de novembre+", relativise le professionnel sancerrois, prêt à patienter jusqu'aux "premiers jus" de septembre pour se faire une petite idée.

D'ores et déjà, la profession viti-vinicole de la "vallée des rois", riche de 68 appellations d'origine contrôlée (AOC) mais parfois moquée pour ses "petits vins légers", espère profiter de ce millésime pour se relancer sur les marchés internationaux, où sa présence est moins forte que celle d'autres vignobles français (Bordelais, Bourgogne et Champagne).

"La qualité du millésime 2003 devrait contribuer à redorer le blason" des vins de Loire, parie le professionnel nantais Jean-Louis Brosseau.


A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement